Guerre de Kai et de Shinano (1572-1575)
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Guerre de Kai et de Shinano (1572-1575)
1er semestre 1572
Depuis des siècles, le clan Takeda fait partie des plus vénérables et importants du Japon. Descendant en droite ligne du clan Minamoto, qui avait jadis établi le premier shogunat sous Minamoto no Yoritomo. Depuis longtemps aussi, ce clan est en conflit avec les Uesugi de la province voisine de Kozuke, a plus forte raison depuis que les Yamauchi Uesugi se sont emparés d'Echigo, faisant disparaitre leur clan de vassaux Nagao, et adoptant l'héritier Nagao, le futur Uesugi Kenshin, jadis nommé Nagao Kagetora.
Pendant ce temps, les Takeda sont poursuivi leur guerre avec les seigneurs de Shinano, avec lesquels ils sont en conflit depuis de longues années, et ont finalement conquis la province, notamment aux dépends des Murakami, qui ont trouvé refuge à la cour Uesugi de Kasugayama. L'enclavement des Takeda et le besoin d'expansion vers les riches terres des Uesugi ont conduit les deux clans vers la confrontation, comme durant la guerre Mogami, durant laquelle une armée pro-shogunale composée en grande partie de soldats Takeda entre dans Echigo.
En plus de cela, la proximité de Kai, la province d'origine des Takeda, à Musashi et Sagama, centres du pouvoir des Hojo, le plus puissant clan du Kanto, a excité l'ambition comme les craintes de ceux-ci, notamment après qu'ils aient étés en mesure de démontrer leur puissance en s'emparant de Kozuke aux dépends de Kenshin tout en repoussant les Satomi de Kasuza à l'est. Les différents frontaliers anciens existant entre Musashi et Kai, remontant aux gouvernement de la branche Ogigayatsu de la famille Uesugi dans cette première province, ne font qu'augmenter les tensions, sourdement, entre ces clans.
Finalement, la guerre éclate durant l'hiver 1572, alors que l'armée Takeda est dans ses quartiers d'hiver à Kofu, la forteresse au coeur de Kai, sur les bords du mont Fuji. Une armée Hojo de plus de 12.000 hommes passe la frontière depuis Musashi, depuis ses quartiers à Edo, où une réserve de 10.000 demeure prête à intervenir, contre les Takeda comme contre une éventuelle tentative Satomi. En parallèle, une armée Uesugi de 21.000 avance dans la vallée de la rivière Shinano depuis Nagaoka dans Echigo, vers le sud et la province de Shinano, où des premières avant-gardes de cavaliers commencent à attaquer les tours de guet et les postes militaires.
Immédiatement Takeda Shingen mobilise ses forces contre les assaillants. Son armée ne compte que 8.000 hommes, mais est très disciplinée et bien équipée, dipose d'une bonne mobilité et connaissance du terrain. Laissant une partie de son infanterie et ses onna-bushi dans la forteresse de Kofu, il emmène ses samourais et sa cavalerie vers le sud-est, et frappe rapidement l'armée Hojo entrant dans les défilés de Kai. Ses troupes parviennent à intercepter l'avant-garde Hojo à Uenohara, à deux jours de marche de la frontière de Musashi, et la défont rapidement, avant de se retirer à l'approche du gros des troupes. La mobilité de l'importante force Hojo est réduite par la neige et la boue, que les habitants de la côte subissent beaucoup plus durement que les locaux.
Pendant ce temps, l'armée Uesugi se met lentement en route vers l'intérieur des terres, et entre dans la province de Shinano, défendue par des milices locales et les daimyo pro-Takeda de la province. A Kawanakajima, l'armée Uesugi assiège pendant dix jours le château, avant de forcer la capitulation du chef local. Après la chute de la place, de messagers de Shingen rappellent une bonne partie des troupes demeurées dans Shinano vers Kai, ne laissant que les châteaux et positions les plus défendables.
Dans Kai, la situation des deux armées est difficile. Le froid de mars demeure fort. Les Hojo ont vu leurs progrès ralentis par Takeda, qui utilise sa cavalerie et des troupes légères pour harceler le ravitaillement de la force de Ujiyasu. Pendant ce temps, des messagers demandeur d'assistance courraient en direction de Sumpu, en territoire Imagawa, et de Kyoto, siège du shogunat.
Avec le mois d'avril, la neige fond, et les vallées et chemins se couvrent de boue. La route du Tosando, reliant à Kyoto au Kanto par les montagnes, est la seule voie pavée de la région, et est largement insuffisante pour les forces des deux côtés. Une fois arrivée devant Kofu, l'armée Hojo met le siège. Mais les opérations sont compromises par l'armée de Shingen, qui opère toujours dans le bassin de Kofu, et menace de voir les Hojo devenir encerclés dans leur propre siège. Déjà une demande de renforts a été envoyé à Edo, où 4.000 hommes supplémentaires se sont mis en route.
A la fin du semestre, le siège de Kofu continue encore, tandis que dans le nord, les Uesugi sont parvenus à s'assurer du contrôle de la moitié nord de Shinano. Dans le sud de la province, plusieurs importants châteaux demeurent aux mains de loyalistes Takeda, de même que les approches de Kai sont bien défendues...
Pertes:
Takeda:
350 ashigaru
100 samourais
100 cavaliers légers
75 cavaliers samourais
10 onan-bushi
Hojo:
1.100 ashigaru
30 teppo
350 samourais
75 sohei
200 cavaliers légers
100 cavaliers lourds
50 servants d'artillerie
Uesugi:
200 ashigaru
100 samourais
20 sohei
100 cavaliers légers
80 cavaliers samourais
10 servants d'artillerie
Dernière édition par Syllas - Shogun Ashikaga le Sam 10 Jan - 22:52, édité 1 fois
Re: Guerre de Kai et de Shinano (1572-1575)
2nd semestre 1572
L'équilibre des forces dans l'est du Japon, toujours délicat, a été compromis par l'attaque coalisée des Hojo et des Uesugi contre le clan Takeda. Inéxorablement la mécanique des alliances entraîne le puissant clan Imagawa dans la guerre. Lié par le sang et par les traités aux Hojo, les Imagawa se sentent personnellement attaqués par cette tentative, et envoient leurs propres troupes en soutien à Takeda Shingen dans Kai. Dès le début de l'été une armée de 7.000 hommes, disposant notamment de 1.000 cavaliers samourais, 500 sohei, 1.000 teppo et 10 pièces d'artillerie, se met en route le plus rapidement possible vers Kofu afin de briser le siège des Hojo et de secourir Takeda Shingen. En parallèle, les Uesugi, prenant acte de la défense sporadique de Shinano et des risques de défaite Hojo dans le sud, progressent également à marche forcée vers Kai.
Si la route existante entre la vallée de la Shinano et Kai est pavée et très pratiquée, elle n'en demeure toutefois pas moins étroite et aisée à bloquer. Plsueiurs fois les Uesugi doivent s'arrêter et mettre en batterie leur artillerie afin de démolir les fortins édifiés par les défenseurs Takeda, qui achètent ainsi avec leurs vies de précieux jours donnés à leur seigneur dans le sud pour faire sa jonction avec ses alliés Imagawa. Ces derniers arrivent depuis Suruga, quittant la route du Tokaido pour s'enfoncer dans les montagnes japonaises, sous le commandement d'Imagawa Yoshimoto en personne. Excellement disciplinée et disposant de samourais reconnus dans tout le Japon, cette force d'élite met moins d'une semaine à traverser la distance entre Shizuoka et Kofu, malgré l'artillerie qu'elle emmène: pas moins de dix couleuvrines devront donner l'avantage à cette armée sur les Hojo.
Ces derniers demeurent une menace considérablement. Leur armée, forte d'environ 10.000 hommes, espère faire sa jonction avec une troupe de renforts de 4.000 soldats partie d'Edo fin juin. Dès l'arrivée des troupes Imagawa, celles-ci se portent à la rencontre des renforts, et, avec l'aide des Takeda, surprennent les soldats Hojo à quelques jours de marche à peine du gros des troupes, et parviennent à détruire quasi-intégralement ce corps par une série d'audacieuses attaque sur les flancs de la force.
Sentant sa position menacée à la suite de ce désastre, Hojo Ujiyasu abandonne le siège de Kofu, et décide de se retirer vers le sud est, et va camper à Fujiyoshida, sur les pentes du Fuji-san, là où il est en mesure de recevoir plus aisément des renforts et du ravitaillement en provenance de Sagami. La promptitude de la décision de se retirer de Ujiyasu sauve sans doute son armée fatiguée d'être prise au piège entre les défenseurs de la citadelle et ses ennemis victorieux revenant de la bataille sur la route de Musashi. Toutefois, l'énergique Takeda Shingen, décidé à exploiter sa position de force, pousse la poursuite de l'ennemi avec la cavalerie alliée, et parvient à infliger de sanglantes pertes à l'arrière-garde des Hojo, avant que le relief du massif du Mont Fuji ne le dissuade de poursuivre.
Mais ce n'est pas la seule raison: après des semaines de combat, les Uesugi ont réussi à forcer les passages de l'est de Shinano, et à se frayer un chemin à travers Kai en direction de Kofu, à plus forte raison que leur usage intensif de la roue accélère fortement les tâches logistiques. Avec près de 20.000 hommes et dotée de 4 batteries de cinq couleuvrines, l'armée Uesugi est une menace considérable pour les troupes Takeda et Imagawa, qui ne peuvent aligner que 14.000 hommes.
Bataille de Nirasaki - fin août 1572
Les deux forces se rencontrent à 25 kilomètres au nord-ouest de Kofu, près de la ville de Nirasaki, à l'extrémité occidentale du bassin de Kofu, qui forme le coeur et le grenier à blé de Kai. L'emplacement a été soigneusement choisir par les défenseurs: il se présente sous forme d'une vallée encaissée, large de quatre kilomètes et traversée en son milieu par un fleuve sinueux mais peu profond, aisé à traverser pour la cavalerie, quantitativement supérieure du côté Takeda-Imagawa, mais plus difficile pour l'infanterie. Les civils de la région ont étés préalablement évacués et envoyés en sûreté sur l'arrière.
La disposition tactique des Uesugi est innovante: grâce à leurs armes et formations supérieures, ils ont adoptés des formations en carrés de 1.200 piquiers soutenus par des teppos, en faisant de formidables forces tactiques, tandis que leur artillerie, disposée en batteries sur l'aile gauche, pouvait écraser l'ennemi sous la force brute de son bombardement. Trois régiments again disposés en chevron se préparaient à engager le combat, tandis qu'un quatrième, placé à l'arrière, agissait en réserve. Enfin, en plus de leur batterie principale, ils disposent de canons légers, faits de métaux légers, de bois et de cuir, capables d'être rapidement déplacés et de tirer plusieurs coups - une force redoutable si correctement utilisée.
Les Imagawa et les Takeda, traditionnalistes malgré leur usage des canons et armes à feu, ont adopté des formations plus classiques, s'appuyant fortement sur les archers et la force de choc de leur infanterie lourde, afin de protéger leur artillerie. Toutefois, c'est sur les manoeuvres de cavalerie qu'ils comptent pour remporter cette bataille. Sous le commandement de Shingen, ils disposent leur infanterie de manière à présenter un flanc droit légèrement plus faible au flanc gauche Uesugi, afin de réduire l'impact de l'artillerie de ces derniers. Au contrario, ils placent leurs canons sur le flanc gauche, sur l'autre rive de la rivière, forçant les Uesugi à diviser leurs forces et à abandonner leur formation en chevron: le gros des forces Uesugi passe côté gauche, tandis que le flanc droit et la réserve se placent à droite, face à l'aile gauche renforcée des Imagawa et Takeda. Chaque armée a ainsi placé son artillerie en face du corps d'armée non-doté de l'autre, et les mouvements entre les deux troupes sont limités par la rivière, divisant la bataille en deux. Toutefois, l'essentiel de la cavalerie alliée a été placée au dernier moment à gauche par Shingen
Par une chaude journée d'août commence la bataille de Nirasaki. La puissance de l'artillerie Uesugi cause dès le départ de graves pertes dans les rangs alliés, et les batteries deux fois moins nombreuses des Imagawa ne peuvent pas compenser entièrement cela. Après cela, alors que les carrés d'infanterie Uesugi commencent à avancer, le gros de la cavalerie Takeda entame une manoeuvre enveloppante par la gauche, tombant sur le flanc droit de l'armée Uesugi. Cette dernière fait face à une attaque simultannée de l'infanterie alliée sur l'avant et de la cavalerie sur les côtés, ainsi que de l'artillerie Imagawa. Rapidement, il devient clair que Shingen tente d'éliminer séparément l'aile droite Uesugi, et l'utiliser l'obstacle de la rivière afin de le faire sans que l'aile gauche ne puisse pleinement riposter. Le régiment de réserve Uesugi, notamment composé de sohei et de samourais d'élite, est alors engagé afin de sauver la partie.
Pendant ce temps, l'aile droite affaiblie des Takeda et Imagawa faiblit rapidement face à la puissante force Uesugi, et c'est la discipline et la valeur remarquable des soldats plus que l'espoir de sortir vivant du combat qui maintiennent la ligne. La bataille devient une course, afin de savoir quel côté cédera en premier. Finalement, après plus d'une heure de combat terrible, l'aile droite alliée est la première à décrocher, les levées ashigaru Imagawa lachant pied, certaines se retirant, d'autres fuyant. Les carrés Uesugi ont permis de limiter relativement les pertes de ce côté, et après les premières fuite, l'aile droite alliée est dispersée en une demi-heure. Toutefois, la rivière empêche un passage rapide de l'infanterie, et seule la cavalerie Uesugi peut traverser rapidement et porter secours à son aile droite en détresse.
Ce n'était pas trop tôt, car malgré la discipline et la formation de combat supérieure des piquiers et arquebusiers Uesugi, les samourai et sohei du clan on payé un lourd tribut aux charges répétées des cavaliers Takeda et Imagawa, qui ont profité du contact entre les deux infanteries et de la désorganisation par l'artillerie des carrés pour manoeuvrer à leur guise. L'arrivée des cavaliers donne une bouffée d'air aux Uesugi, mais les pertes sont déjà dramatiques dans le premier régiment a avoir été engagé. Attentif au moment où les Uesugi commenceraient à se diriger vers leur droite, les artilleurs, suivant les ordres prédécemment donnés par Shingen, avaient aussi vite que possible rangé les canons et quitté le champ de bataille. Après une demi-heure encore, alors que l'infanterie de l'aile gauche Uesugi a enfin entamé la traversée de la rivière par un étroit guet, les alliés sonnent la retraite. Dans un ordre relativement correct, les Takeda et les Imagawa quittent le champ de bataille. La cavalerie Uesugi, fatiguée et en nombre trop faible, n'engage pas de poursuites.
La bataille de Nirasaki a été une boucherie effroyable, la première bataille du Japon a avoir vu un usage stratégique aussi extensif de canons et de teppos. Et elle se termine sur un pat chèrement payé par les défenseurs, qui sont parvenus à affaiblir l'armée Uesugi, mais n'ont pas étés en mesure de tenir le champ de bataille. Un peu plus de 3.500 hommes gisent morts dans le camp allié, contre 4.000 côté Uesugi. La position des Imagawa et Takeda n'en sort pas fondamentalement renforcée après une coûteuse bataille... L'approche de la mauvaise saison ralentit les opérations pour la fin de l'année, mais ce n'est que partie remise...
Toutefois, pendant que ces évènements dramatiques se déroulaient, d'autres mouvements stratégiques menaçaient de bouleverser la guerre. D'abord, à la mi-août, c'est l'armée expéditionnaire Imagawa qui revient de la mer de Seto. Forte de 12.000 hommes et de vingt canons, elle apporte un nouveau poids à la contribution Imagawa à la guerre. Toutefois, au lieu de foncer sur Kai, ces nouvelles troupes débarquent sur les côtes d'Izu, la province occidentale des Hojo. Surprenant les faibles garnisons de la région, elles avancent en quelques jours jusqu'à la forteresse de Kamakura, ancien siège du shogunat, défendue par un millier d'ashigaru et de samourais. La nouvelle catastrophique voyage vite le long du Tokaido, excellente route reliant le Kansai au Kanto, et arrive aux oreilles de commandants Hojo des forces des Sagami et Musashi, puis de Ujiyasu lui-même. Toutefois, ce n'est pas la seule mauvaise nouvelle...
Une quatrième armée s'est en effet mise en mouvement. Les Satomi de l'est du Kanto envient depuis longtemps la puissance et le rang des Hojo, et leur ont déjà fait la guerre pour le contrôle de cette plaine. Profitant de la situation exposée du clan Hojo, en guerre sur deux fronts, les Satomi déclarent une guerre séparée aux Hojo, et envahissent Musashi à la tête de 14.000 hommes! Ujiyasu se trouve dans une situation extrêmement difficule, sur la défensive sur trois côtés. Abandonnant à la fin de l'été ses positions dans Kai, il s'attaque d'abord à la menace la plus importante: l'armée Imagawa assiégant Kamakura. Emmenant toutes ses troupes de Sagami et une partie des défenseurs de Musashi, il se porte au devant des 12.000 Imagawa à la tête de 13.000 hommes, ainsi que de quelques milliers de levées paysannes.
Bataille de Kamakura - fin septembre 1572
A été décidé aux dés. Voir note en fin de rapport.
La forteresse de Kamakura, l'un des bastions du clan, résiste suffisamment longtemps pour forcer les Imagawa à livrer une bataille sur deux côtés. L'armée Hojo arrivée toutefois fatiguée de ses marches rapides, et démoralisée par les défaites récentes. De plus, son absence de canons modernes risque de lui être détrimentaire face aux 20 pièces d'artillerie des Imagawa. L'engagement est long est sanglant, et assez désordonné, le front du siège étant difficile et peu adapté aux engagements à grande échelle. Finalement, les Hojo sont repoussés, avec des pertes assez importantes des deux côtés. Et le siège de Kamakura continue, tandis que Ujiyasu repart vers Odawara, sa capitale et formidable citadelle, afin d'y refaire ses forces et de préparer sa prochaine action. Ce n'est qu'au milieu du moyen de novembre que, affamée, la place de Kamakura se rend aux Imagawa, et que ainsi l'essentiel d'Izu tombe entre leurs mains.
Pendant que ces évènements dramatiques se déroulaient dans Izu, à l'est, dans Musashi, les forces Satomi ont progressé avec lenteur à travers les marais de la province, et ont mis à la fin septembre le siège devant Edo, le bastion de la province. Défendu par 3.000 soldats Hojo bien entraînés, le château est solidement construit et le siège promet de s'installer dans la durée...
Enfin, dernier rebondissement, au début du mois d'octobre une nouvelle force de 6.000 hommes, arborant des bannières Imagawa, débarque à Suruga, et se met en route vers Kai. On rapporte que ces samourais parleraient avec des accents du Kansai... Alors que la mauvaise saison gèle progressivement les opérations militaires, l'avenir de la guerre parait plus incertain que jamais...
Pertes:
Uesugi:
1.500 ashigaru
1.200 samourais
600 teppo
250 sohei
450 cavaliers légers
150 cavaliers lourds
1 unité d'artillerie légère
Takeda:
1.100 ashigaru
600 samourais
260 cavaliers légers
280 cavaliers lourds
30 lanciers Takeda
40 onna-bushi
Imagawa
2.000 ashigaru
1000 samourais
300 sohei
150 cavaliers légers
750 cavaliers samourais
550 teppo
Hojo:
4.500 ashigaru
1.450 samourais
150 teppo
300 sohei
450 cavaliers légers
2 batteries de siège
Satomi:
Négligeables
Dés:
Bataille de Kamakura: 6 possibilités: 1 et 2: Victoire Imagawa, 3: victoire Imagawa de justesse, 4: pat; 5 et 6: défaite Imagawa. Résultat: 1
Remarques:
Le niveau du PNJ Takeda sur la bataille de Nirasaki était élevé, comme vous avez pu le constater. Cela aurait été une râclée sur un PNJ de niveau inférieur. Mais je ne pouvais pas laisser Takeda Shingen, le tigre de Kai, tomber sans faire quelques étincelles^^
L'équilibre des forces dans l'est du Japon, toujours délicat, a été compromis par l'attaque coalisée des Hojo et des Uesugi contre le clan Takeda. Inéxorablement la mécanique des alliances entraîne le puissant clan Imagawa dans la guerre. Lié par le sang et par les traités aux Hojo, les Imagawa se sentent personnellement attaqués par cette tentative, et envoient leurs propres troupes en soutien à Takeda Shingen dans Kai. Dès le début de l'été une armée de 7.000 hommes, disposant notamment de 1.000 cavaliers samourais, 500 sohei, 1.000 teppo et 10 pièces d'artillerie, se met en route le plus rapidement possible vers Kofu afin de briser le siège des Hojo et de secourir Takeda Shingen. En parallèle, les Uesugi, prenant acte de la défense sporadique de Shinano et des risques de défaite Hojo dans le sud, progressent également à marche forcée vers Kai.
Si la route existante entre la vallée de la Shinano et Kai est pavée et très pratiquée, elle n'en demeure toutefois pas moins étroite et aisée à bloquer. Plsueiurs fois les Uesugi doivent s'arrêter et mettre en batterie leur artillerie afin de démolir les fortins édifiés par les défenseurs Takeda, qui achètent ainsi avec leurs vies de précieux jours donnés à leur seigneur dans le sud pour faire sa jonction avec ses alliés Imagawa. Ces derniers arrivent depuis Suruga, quittant la route du Tokaido pour s'enfoncer dans les montagnes japonaises, sous le commandement d'Imagawa Yoshimoto en personne. Excellement disciplinée et disposant de samourais reconnus dans tout le Japon, cette force d'élite met moins d'une semaine à traverser la distance entre Shizuoka et Kofu, malgré l'artillerie qu'elle emmène: pas moins de dix couleuvrines devront donner l'avantage à cette armée sur les Hojo.
Ces derniers demeurent une menace considérablement. Leur armée, forte d'environ 10.000 hommes, espère faire sa jonction avec une troupe de renforts de 4.000 soldats partie d'Edo fin juin. Dès l'arrivée des troupes Imagawa, celles-ci se portent à la rencontre des renforts, et, avec l'aide des Takeda, surprennent les soldats Hojo à quelques jours de marche à peine du gros des troupes, et parviennent à détruire quasi-intégralement ce corps par une série d'audacieuses attaque sur les flancs de la force.
Sentant sa position menacée à la suite de ce désastre, Hojo Ujiyasu abandonne le siège de Kofu, et décide de se retirer vers le sud est, et va camper à Fujiyoshida, sur les pentes du Fuji-san, là où il est en mesure de recevoir plus aisément des renforts et du ravitaillement en provenance de Sagami. La promptitude de la décision de se retirer de Ujiyasu sauve sans doute son armée fatiguée d'être prise au piège entre les défenseurs de la citadelle et ses ennemis victorieux revenant de la bataille sur la route de Musashi. Toutefois, l'énergique Takeda Shingen, décidé à exploiter sa position de force, pousse la poursuite de l'ennemi avec la cavalerie alliée, et parvient à infliger de sanglantes pertes à l'arrière-garde des Hojo, avant que le relief du massif du Mont Fuji ne le dissuade de poursuivre.
Mais ce n'est pas la seule raison: après des semaines de combat, les Uesugi ont réussi à forcer les passages de l'est de Shinano, et à se frayer un chemin à travers Kai en direction de Kofu, à plus forte raison que leur usage intensif de la roue accélère fortement les tâches logistiques. Avec près de 20.000 hommes et dotée de 4 batteries de cinq couleuvrines, l'armée Uesugi est une menace considérable pour les troupes Takeda et Imagawa, qui ne peuvent aligner que 14.000 hommes.
Bataille de Nirasaki - fin août 1572
Les deux forces se rencontrent à 25 kilomètres au nord-ouest de Kofu, près de la ville de Nirasaki, à l'extrémité occidentale du bassin de Kofu, qui forme le coeur et le grenier à blé de Kai. L'emplacement a été soigneusement choisir par les défenseurs: il se présente sous forme d'une vallée encaissée, large de quatre kilomètes et traversée en son milieu par un fleuve sinueux mais peu profond, aisé à traverser pour la cavalerie, quantitativement supérieure du côté Takeda-Imagawa, mais plus difficile pour l'infanterie. Les civils de la région ont étés préalablement évacués et envoyés en sûreté sur l'arrière.
La disposition tactique des Uesugi est innovante: grâce à leurs armes et formations supérieures, ils ont adoptés des formations en carrés de 1.200 piquiers soutenus par des teppos, en faisant de formidables forces tactiques, tandis que leur artillerie, disposée en batteries sur l'aile gauche, pouvait écraser l'ennemi sous la force brute de son bombardement. Trois régiments again disposés en chevron se préparaient à engager le combat, tandis qu'un quatrième, placé à l'arrière, agissait en réserve. Enfin, en plus de leur batterie principale, ils disposent de canons légers, faits de métaux légers, de bois et de cuir, capables d'être rapidement déplacés et de tirer plusieurs coups - une force redoutable si correctement utilisée.
Les Imagawa et les Takeda, traditionnalistes malgré leur usage des canons et armes à feu, ont adopté des formations plus classiques, s'appuyant fortement sur les archers et la force de choc de leur infanterie lourde, afin de protéger leur artillerie. Toutefois, c'est sur les manoeuvres de cavalerie qu'ils comptent pour remporter cette bataille. Sous le commandement de Shingen, ils disposent leur infanterie de manière à présenter un flanc droit légèrement plus faible au flanc gauche Uesugi, afin de réduire l'impact de l'artillerie de ces derniers. Au contrario, ils placent leurs canons sur le flanc gauche, sur l'autre rive de la rivière, forçant les Uesugi à diviser leurs forces et à abandonner leur formation en chevron: le gros des forces Uesugi passe côté gauche, tandis que le flanc droit et la réserve se placent à droite, face à l'aile gauche renforcée des Imagawa et Takeda. Chaque armée a ainsi placé son artillerie en face du corps d'armée non-doté de l'autre, et les mouvements entre les deux troupes sont limités par la rivière, divisant la bataille en deux. Toutefois, l'essentiel de la cavalerie alliée a été placée au dernier moment à gauche par Shingen
Par une chaude journée d'août commence la bataille de Nirasaki. La puissance de l'artillerie Uesugi cause dès le départ de graves pertes dans les rangs alliés, et les batteries deux fois moins nombreuses des Imagawa ne peuvent pas compenser entièrement cela. Après cela, alors que les carrés d'infanterie Uesugi commencent à avancer, le gros de la cavalerie Takeda entame une manoeuvre enveloppante par la gauche, tombant sur le flanc droit de l'armée Uesugi. Cette dernière fait face à une attaque simultannée de l'infanterie alliée sur l'avant et de la cavalerie sur les côtés, ainsi que de l'artillerie Imagawa. Rapidement, il devient clair que Shingen tente d'éliminer séparément l'aile droite Uesugi, et l'utiliser l'obstacle de la rivière afin de le faire sans que l'aile gauche ne puisse pleinement riposter. Le régiment de réserve Uesugi, notamment composé de sohei et de samourais d'élite, est alors engagé afin de sauver la partie.
Pendant ce temps, l'aile droite affaiblie des Takeda et Imagawa faiblit rapidement face à la puissante force Uesugi, et c'est la discipline et la valeur remarquable des soldats plus que l'espoir de sortir vivant du combat qui maintiennent la ligne. La bataille devient une course, afin de savoir quel côté cédera en premier. Finalement, après plus d'une heure de combat terrible, l'aile droite alliée est la première à décrocher, les levées ashigaru Imagawa lachant pied, certaines se retirant, d'autres fuyant. Les carrés Uesugi ont permis de limiter relativement les pertes de ce côté, et après les premières fuite, l'aile droite alliée est dispersée en une demi-heure. Toutefois, la rivière empêche un passage rapide de l'infanterie, et seule la cavalerie Uesugi peut traverser rapidement et porter secours à son aile droite en détresse.
Ce n'était pas trop tôt, car malgré la discipline et la formation de combat supérieure des piquiers et arquebusiers Uesugi, les samourai et sohei du clan on payé un lourd tribut aux charges répétées des cavaliers Takeda et Imagawa, qui ont profité du contact entre les deux infanteries et de la désorganisation par l'artillerie des carrés pour manoeuvrer à leur guise. L'arrivée des cavaliers donne une bouffée d'air aux Uesugi, mais les pertes sont déjà dramatiques dans le premier régiment a avoir été engagé. Attentif au moment où les Uesugi commenceraient à se diriger vers leur droite, les artilleurs, suivant les ordres prédécemment donnés par Shingen, avaient aussi vite que possible rangé les canons et quitté le champ de bataille. Après une demi-heure encore, alors que l'infanterie de l'aile gauche Uesugi a enfin entamé la traversée de la rivière par un étroit guet, les alliés sonnent la retraite. Dans un ordre relativement correct, les Takeda et les Imagawa quittent le champ de bataille. La cavalerie Uesugi, fatiguée et en nombre trop faible, n'engage pas de poursuites.
La bataille de Nirasaki a été une boucherie effroyable, la première bataille du Japon a avoir vu un usage stratégique aussi extensif de canons et de teppos. Et elle se termine sur un pat chèrement payé par les défenseurs, qui sont parvenus à affaiblir l'armée Uesugi, mais n'ont pas étés en mesure de tenir le champ de bataille. Un peu plus de 3.500 hommes gisent morts dans le camp allié, contre 4.000 côté Uesugi. La position des Imagawa et Takeda n'en sort pas fondamentalement renforcée après une coûteuse bataille... L'approche de la mauvaise saison ralentit les opérations pour la fin de l'année, mais ce n'est que partie remise...
Toutefois, pendant que ces évènements dramatiques se déroulaient, d'autres mouvements stratégiques menaçaient de bouleverser la guerre. D'abord, à la mi-août, c'est l'armée expéditionnaire Imagawa qui revient de la mer de Seto. Forte de 12.000 hommes et de vingt canons, elle apporte un nouveau poids à la contribution Imagawa à la guerre. Toutefois, au lieu de foncer sur Kai, ces nouvelles troupes débarquent sur les côtes d'Izu, la province occidentale des Hojo. Surprenant les faibles garnisons de la région, elles avancent en quelques jours jusqu'à la forteresse de Kamakura, ancien siège du shogunat, défendue par un millier d'ashigaru et de samourais. La nouvelle catastrophique voyage vite le long du Tokaido, excellente route reliant le Kansai au Kanto, et arrive aux oreilles de commandants Hojo des forces des Sagami et Musashi, puis de Ujiyasu lui-même. Toutefois, ce n'est pas la seule mauvaise nouvelle...
Une quatrième armée s'est en effet mise en mouvement. Les Satomi de l'est du Kanto envient depuis longtemps la puissance et le rang des Hojo, et leur ont déjà fait la guerre pour le contrôle de cette plaine. Profitant de la situation exposée du clan Hojo, en guerre sur deux fronts, les Satomi déclarent une guerre séparée aux Hojo, et envahissent Musashi à la tête de 14.000 hommes! Ujiyasu se trouve dans une situation extrêmement difficule, sur la défensive sur trois côtés. Abandonnant à la fin de l'été ses positions dans Kai, il s'attaque d'abord à la menace la plus importante: l'armée Imagawa assiégant Kamakura. Emmenant toutes ses troupes de Sagami et une partie des défenseurs de Musashi, il se porte au devant des 12.000 Imagawa à la tête de 13.000 hommes, ainsi que de quelques milliers de levées paysannes.
Bataille de Kamakura - fin septembre 1572
A été décidé aux dés. Voir note en fin de rapport.
La forteresse de Kamakura, l'un des bastions du clan, résiste suffisamment longtemps pour forcer les Imagawa à livrer une bataille sur deux côtés. L'armée Hojo arrivée toutefois fatiguée de ses marches rapides, et démoralisée par les défaites récentes. De plus, son absence de canons modernes risque de lui être détrimentaire face aux 20 pièces d'artillerie des Imagawa. L'engagement est long est sanglant, et assez désordonné, le front du siège étant difficile et peu adapté aux engagements à grande échelle. Finalement, les Hojo sont repoussés, avec des pertes assez importantes des deux côtés. Et le siège de Kamakura continue, tandis que Ujiyasu repart vers Odawara, sa capitale et formidable citadelle, afin d'y refaire ses forces et de préparer sa prochaine action. Ce n'est qu'au milieu du moyen de novembre que, affamée, la place de Kamakura se rend aux Imagawa, et que ainsi l'essentiel d'Izu tombe entre leurs mains.
Pendant que ces évènements dramatiques se déroulaient dans Izu, à l'est, dans Musashi, les forces Satomi ont progressé avec lenteur à travers les marais de la province, et ont mis à la fin septembre le siège devant Edo, le bastion de la province. Défendu par 3.000 soldats Hojo bien entraînés, le château est solidement construit et le siège promet de s'installer dans la durée...
Enfin, dernier rebondissement, au début du mois d'octobre une nouvelle force de 6.000 hommes, arborant des bannières Imagawa, débarque à Suruga, et se met en route vers Kai. On rapporte que ces samourais parleraient avec des accents du Kansai... Alors que la mauvaise saison gèle progressivement les opérations militaires, l'avenir de la guerre parait plus incertain que jamais...
Pertes:
Uesugi:
1.500 ashigaru
1.200 samourais
600 teppo
250 sohei
450 cavaliers légers
150 cavaliers lourds
1 unité d'artillerie légère
Takeda:
1.100 ashigaru
600 samourais
260 cavaliers légers
280 cavaliers lourds
30 lanciers Takeda
40 onna-bushi
Imagawa
2.000 ashigaru
1000 samourais
300 sohei
150 cavaliers légers
750 cavaliers samourais
550 teppo
Hojo:
4.500 ashigaru
1.450 samourais
150 teppo
300 sohei
450 cavaliers légers
2 batteries de siège
Satomi:
Négligeables
Dés:
Bataille de Kamakura: 6 possibilités: 1 et 2: Victoire Imagawa, 3: victoire Imagawa de justesse, 4: pat; 5 et 6: défaite Imagawa. Résultat: 1
Remarques:
Le niveau du PNJ Takeda sur la bataille de Nirasaki était élevé, comme vous avez pu le constater. Cela aurait été une râclée sur un PNJ de niveau inférieur. Mais je ne pouvais pas laisser Takeda Shingen, le tigre de Kai, tomber sans faire quelques étincelles^^
Re: Guerre de Kai et de Shinano (1572-1575)
Suggestion musicale
1er semestre 1573
Les évènements dramatique de l'est se poursuivent. Après avoir bloqué temporairement l'avancée Uesugi lors de la bataille de Nirasaki, l'armée alliée, avec ses 10.500 hommes, hâtivement renforcés de recrues locales, s'est prudemment repliée sur le bassin de Kofu, où Shingen a établi son poste de commandement pour l'hiver. Pendant ce temps, les troupes ayant débarqué à Suruga, forte de 6.000 hommes, arrivent à marche forcée vers Kai. Malgré leur affichage ostensible des bannières Imagawa, nombreux sont ceux qui soupçonnent ces soldats d'être des mercenaires du Kansai.
Kenshin, après avoir réorganisé ses forces, qui, dotées de 16.000 hommes, demeurent formidables, passe à l'action dès le mois de janvier, descendant depuis le nord-ouest de Kai vers Kofu. Surpris mais non pris au dépourvu, Shingen et ses alliés Imagawa mobilisent leurs forces, garnissent les châteaux défendant les approches de Kofu, et se préparent à des combats difficiles, une neige épaisse couvrant cette région montagneuse et glaciale des Alpes japonaises.
C'est alors que, subitement, l'armée Uesugi oblique vers le sud, alors même qu'elle était arrivée en vue des feux des tours de guet Takeda. Les défenseurs ont tôt fait de comprendre que, à l'image de ce que Shingen a fait avec les renforts Hojo six mois auparavant, les Uesugi tentent d'intercepter le corps de 6.000 soldats envoyé en renfort avant qu'il fasse jonction.
Toutefois, alors même que les Uesugi comptaient sur la surprise et la vitesse pour faire fonctionner cette stratégie, la seconde leur fait défaut. Les routes médiocres de Kai et l'épaisseur de la neige ralentissent considérablement l'avancée des soldats Uesugi, alourdis notamment par leur nombreuses pièces d'artillerie.
Bataille de Higaishinango
Avançant rapidement depuis la frontière, le corps de renforts dépasse l'emplacement prévu de l'interception avant que les Uesugi n'y soient arrivés; c'est au nord de Higaishinango, à une demi-journée de marche de Kofu, que les deux force se rencontrent. Le mauvais temps empêche les deux d'anticiper correctement le combat, les éclaireurs ne rapportant rien de concluant, et des bataillons entiers se trouvent face-à-face subitement. Ce n'est qu'en début d'après-midi que le brouillard se lève et qu'il devient clair que l'armée Uesugi, avançant sous forme d'une colonne défendue sur ses arrières par deux importants groupes, se couvrant mutuellement, a rencontré de manière inattendue le corps de 6.000 soldats sous le commandement de Hikone Yoshitsuna, tout aussi peu préparé. L'artillerie Uesugi, encore à l'arrière de la colonne et embourbée dans la neige, ne peut être mise en batterie immédiatement, et la formation de mouvement de la troupe se révèle désastreuse pour le combat. Incapable de faire peser la supériorité numérique et qualitative de ses soldats, l'armée Uesugi se retrouve bloquée par un corps plus de deux fois inférieur en nombre et tout aussi peu préparé. De longues minutes sont nécessaires pour que la cavalerie se porte vers l'avant, bloquant par là même la progression de l'infanterie, qui ne peut avancer sans rompre sa formation. Enfin, les deux importants corps demeurés à l'arrière ne bougent pas, ayant reçu pour stricte instruction de ne pas s'exposer à une contre-attaque alliée.
La nouvelle est conviée aussi vite que possible à Takeda Shingen, qui suivait de loin la progression des troupes Uesugi. Le seigneur de Kai, apprenant le blocage, saute sur l'occasion, afin de sauver ses renforts, et profiter de la confusion régnant dans les rangs Uesugi. Il rassemble autant de troupes que possible dans l'heure - un peu plus de 8.000 hommes sur le total de ses 10.500 hommes - et fonce à marche forcée vers le sud-ouest.
A Higaishinango, la situation se débloque lentement dans l'après-midi. Progressivement, le poids écrasant de la supériorité numérique Uesugi se fait sentir, les premiers canons sont mis en batterie, et le corps de Hikone, s'il s'avère être d'une pugnacité et d'une discipline qui laisse à penser qu'il ne s'agit pas d'une force de mercenaires ordinaires, commence à perdre du terrain. C'est à ce moment que l'armée Takeda-Imagawa entre en action sur l'arrière des forces Uesugi. L'attaque intervient sur le côté, et force les Uesugi à divertir les forces qui aurait étés nécessaires pour détruire le corps de renforts. Un affrontement sanglant s'ensuit pendant deux heures, jusqu'à ce que le coucher du soleil mette un terme aux combats.
Pendant la nuit, toutefois, Shigen parvient à faire passer des messagers jusqu'au corps de Hikone, et parvient à convaincre ce dernier d'user d'une subterfuge afin de contourner les forces Uesugi. Laissant de nombreux feux allumés dans son camp, il fait quitter aussi discrètement que possible ce dernier par ses troupes survivantes - 4.000 hommes, dont un certain nombre de blessés -, et, passant la rivière gelée, leur fait contourner la position Uesugi. Pendant ce temps, dans le camp de Shingen, ce dernier a fait allumer de grands feux et battre du tambourg afin d'attirer l'attention de ses ennemis. C'est au milieu de la nuit qu'un messager entre dans la tente de Kenshin, et lui rapporte que le camp sud, malgré les feux, est étrangement silencieux. Immédiatement le chef de guerre soupçonne le piège, mais il est trop tard: lorsque ses soldats, réveillés à la hâte, approchent du camp, ils le découvrent vide, à l'exception des pillards habituels, lesquels sont à leur tour surpris par l'arrivée d'un général fort mécontent. Sa cavalerie, alertée en même temps, a entamé des battues dans les environs, et un corps est tombé sur la queue de la colonne des fuyards, et les a accroché. Dans la lumière des torches, l'escarmouche empire, et menace de dégénérer en bataille en règle lorsque Shingen, connaissant l'état de fatigue excessive de ses forces, parvient à imterposer un écran de cavalerie entre ses forces, qui ont déjà entamé leur propre retraite, et l'armée Uesugi engageant tout juste la poursuite.
Lorsque le soleil se lève, l'armée alliée est déjà quasiment rentrée dans la zone protégée par les châteaux du bassin de Kofu, laissant derrière elle une plaine dévastée par les combats de la veille. Une fois de plus, Shingen a été en mesure de déjouer les actions des Uesugi, mais l'armée de ces derniers demeure inattaquable en bataille ouverte, surtout après les pertes subies par le corps de renforts. Au fur à mesure que les neiges fondent et que le printemps avance, les combats et escarmouches éclatant entre les deux forces augment également la pression sur Shingen.... L'inquiète dans le camp allié augmente encore lorsque dix soldats Uesugi d'élite, se faisant passer pour des troupes Takeda, parviennent à entrer en présence de Shingen et de son état-major, et tentent de le tuer. Il n'échappe à la mort que grâce à son tessen, son éventail de guerre en métal, qui lui permet d'intercepter un coup de katana qui aurait été du reste mortel. Ses gardes du corps et des samourais Imagawa s'interposent, et parviennent à éliminer après de difficiles combats les agresseurs, toutefois, lorsque le calme revient, il est clair que Sanada Yukitaka, l'un des plus vaillants généraux de Shingen, a été mortellement blessé en défendant son seigneur.
Peu après, on apprend également que des soldats suspects auraient étés vu tentant de saboter des pièces d'artillerie Imagawa...
Pendant ce temps, sur la côte, à Sagami, Hojo Ujiyasu n'a pas été inactif. Aux 7.000 hommes qui sont revenus de la bataille de Kamakura, il a réussi à ajouter 1.000 hommes formés à partir des rescapés du cors de renfort envoyé six mois auparavant vers Kai, et de soldats ayant évacué les places secondaires de Musashi. En plus de cela, 1.000 levées supplémentaires de la populeuse province s'ajoutent à cela. Jusqu'aux femmes de samourais qui ont étés massivement mobilisées, et qu'il a posté à la garde de la formidable citadelle d'Odawara, sur laquelle il compte appuyer sa défense. Face à cela, un peu moins de 9.000 soldats de l'armée Imagawa victorieuse quittent Kamakura et entrent dans Sagami.
Toutefois, contrairement aux attentes des commandants Imagawa, le chef de guerre Hojo ne s'avoue pas vaincu, et a préparé de nombreuses embuscades dans les montagnes séparant Izu de Sagami, la route principale ne reliant que Suruga et Sagami. La formation défensive des Imagawa parvient à empêcher des dommages significatifs, toutefois n'est pas en mesure d'empêcher toute la colonne de s'en trouver ralentie, d'autant plus que la mauvaise saison ne favorise pas le déplacement des canons, qui s'embourbent souvent dans le sol neigeux. C'est à la mi-janvier que Ujiyasu choisit d'attaquer les envahisseurs, alors même que les premières troupes Imagawa sont arrivées en vue du château d'Odawara.
Bataille devant Odawara
Ce dernier est sans aucun doute le deuxième plus puissant fort du Japon, derrière le tout nouveau château d'Osaka. Doté de trois enceintes et de trois séries de douves, il présente des murs hauts et une structure en colline caractéristique, le rendant très difficile à prendre face à une défense déterminée, et lui donnant également une bonne résistance aux boulets. Du haut de son tenshu (donjon), une flamme a été allumée dès que les premiers corps Imagawa ont commencé à investir l'immense construction. La longue colonne Imagawa, qui s'étire encore jusqu'aux hauteurs surplonbant la ville et le château au sud, est alors brutalement attaquée par derrière par un corps de troupe portant la bannière de Hojo Ujiyasu. La discipline et la fermeté des troupes Imagawa leur permet de manoeuvrer afin de faire face à l'offensive, toutefois, ils se doutaient qu'une sortie depuis Odawara compléterait la prise en tenaille, et sont contraints de maintenir un corps de 2.000 hommes afin de surveiller la citadelle. C'est alors qu'une nouvelle armée Hojo, marchant sous la bannière de Hojo Ujimasa, sort de la ville, prenant au dépourvu les forces surveillant le château. Durant de longues minutes, l'effet de surprise cause des pertes terribles dans les rangs Imagawa, dont la pesante artillerie de siège n'a pas pu, comme dans le cas des Uesugi, être mise en batterie à temps. Lorsque finalement les soldats Imagawa parviennent à faire valoir leurs qualités de combattants hors pair, un grand nombre d'ashigaru et de cavaliers sont déjà morts. Pire, les magasins et le ravitaillement, placés sur l'arrière de la colonne, ont étés en grande partie incendiés.
En milieu d'après-midi, les commandants Imagawa, la mort dans l'âme, décide de sonner la retraite. Certains combats se développaient pourtant à l'avantage de ceux-ci, mais la perspective d'un siège sans ravitaillement et avec des pertes aussi importantes avait déterminé les généraux à se retirer vers Izu et Suruga, et d'attendre d'avoir reconstitué leurs forces pour continuer le combat. Ils laissent dans les environs d'Odawara 2.000 corps, contre 1.700 chez les Hojo, qui sont accueillis en héros dans leur capitale.
Pendant que ces évènements dramatiques se déroulaient, de l'autre côté de Sagami, dans la province de Musashi, une drôle de guerre s'était installée. Près de 10.000 soldats Satomi assiègent Edo, la capitale de la province, bien défendue depuis septembre dernier par près de 3.000 soldats Hojo. Les 4.000 soldats Satomi restants ont étés chargés de pacifier la campagne, notamment dans le nord de la province, et de maintenir les lignes de communication, difficiles à travers le terrain marécageux séparant l'ouest de Musashi des bases Satomi à Shimosa. La stabilisation de cette vaste province (grande comme Kai et Sagami réunies) prend beaucoup de temps, tandis que l'hiver limite les actions militaires à Edo. Ce n'est qu'au printemps que les combats reprennent réellement; la garnison Hojo tient bon, et les généraux Satomi se montrent très prudents dans leurs assauts, limitant au maximum leurs pertes, au risque de faire traîner le siège. La nouvelle de la victoire Hojo à Odawara contribue également à renforcer le moral de la garnison. Malgré cela, à la fin du mois de juin, il devient évident que les vivres manquent et que le siège ne durera pas un an. Les chats, chiens et rats ont déjà étés dévorés, et seuls l'intrépidité et l'honneur des soldats les empêche, semble-t-il, de se rendre...
Pertes:
Uesugi:
1.200 ashigaru
200 samourais
300 teppo
150 sohei
250 cavaliers légers
100 cavaliers lourds
1 unité d'artillerie légère
Takeda: (y compris levées d'urgence)
700 ashigaru
100 samourais
200 cavaliers légers
75 cavaliers lourds
5 lanciers Takeda
100 onna-bushi
Imagawa
1.700 Ashigaru
500 Samourais
75 Cavaliers Légers
300 Cavaliers Samourais
220 Sohei
200 Arquebusiers
4 armes de siège (Odawara)
2 couleuvrines (Odawara)
1 couleuvrine (Kai)
Dont troupes de renfort:
1.300 ashigaru
400 samourais
200 cavaliers légers
100 cavalier ssamourais
Hojo:
1.000 ashigaru
200 samourais
200 teppo
100 sohei
200 cavaliers légers
Satomi:
250 ashigaru
100 samourais
Re: Guerre de Kai et de Shinano (1572-1575)
2nd semestre 1573
Front Takeda
L'été se termine lentement dans l'est du Japon, où pourtant l'issue dans la guerre cruelle opposant les Uesugi et les Hojo aux Takeda et Imagawa ne semble refuser d'apparaître. Depuis de longs mois maintenant, les forces des clans Uesugi et Takeda se battent dans la montagneuse province de Kai, et des dégats considérables ont étés causés aux rizières et fermes. De nombreux réfugiés ont fui vers Shinano, Suruga ou l'est de Kai, et la disette fait rage.
L'armée Uesugi, forte de 14.000 hommes mais échaudée par son dernier engagement avec le tigre de Kai, décide de ne plus prendre de risque, et entame le démantèlement systématique du dispositif défensif Takeda autour de Kofu. Pour cela, deux corps de 1.500 hommes sont séparés de l'ensemble et envoyés attaquer les plus petits châteaux et lieux forts, ainsi que menace les dépôts de grain et convois, tandis que le truc des forces, avec 11.000 hommes, entreprend de réduire un à un des châteaux couvrant le bassin de Kofu. Il est évident que ce processus de destruction progressive des forces Takeda vise à forcer la main de Shingen et provoquer une bataille rangée qu'il risquerait fort de perdre, malgré son génie martial, ou encore à le contraindre à s'enfermer dans Kofu et s'exposer à un siège en règle.
Les deux petites forces effectuent un mouvement vers le sud, et, contournement Kofu, attaquent les places du sud et de l'est de la province. Rapidement, les petites garnisons placées loin des lieux des combats sont prises d'assaut, ainsi que les convois peu escortés. Toutefois, une fois que les alliés eurent appris le mouvement de ces forces, ils redirigèrent les raids de cavalerie prévus pour l'automne de l'armée principale vers ces petites troupes; face à plus de 500 cavaliers légers, l'un des corps de 1.500 soldats Uesugi se retrouve en situation critique, et subi des pertes significatives suite à une sortie simultannée de la garnison qu'il assiégeait. Malgré tout, l'essentiel des troupes (1.000) parvient à fuir et à faire jonction avec l'autre corps. Toutefois, leur action de sape est durablement limitée pour le reste de la période. En parallèle, d'autres groupes de quelques dizaines de cavaliers ont également effectué des attaques isolées et aléatoires sur des messagers et groupes de ravitaillement Uesugi, nuisant notamment à la coordination des différentes forces, et diminuant la qualité de l'approvisionnement de l'armée principale, sans réellement la mettre en danger évidemment. L'action de guetteurs et de vigies permet également de limiter l'efficacité des opérations de cavalerie Takeda et Imagawa durant la journée.
Le corps principal a pris pour cible les châteaux de la région, commençant en août dans le nord-ouest, et a progressivement grignoté les plus petites forteresses. C'est en arrivant vers des châteaux de plus grande taille, comme celui du clan Sanada, qu'ils rencontrent une réelle résistance, plusieurs pièces d'artilleries placées sur les murs, notamment de vieux canons légers de fabrication chinoise, parviennent à infliger des pertes surprenantes aux assaillants. L'usage à grande échelle d'engins incendiaires par les Uesugi renverse toutefois souvent la tendance, et le feu s'empare à lui seul de nombre de places. La pugnacité des défenseurs échoue toutefois à vaincre la supériorité numérique et de puissance de feu des Uesugi, et en octobre, la majorité des châteaux couvrant Kofu à l'ouest a été capturée, au prix de plus de 1.000 vies parmi les valeureux défenseurs Takeda et Imagawa.
Depuis son poste de commandement à Kofu, Takeda Shingen a observé avec inquiètude l'évolution des choses. L'épuisement de ses troupes est patent, et l'approvisionnement en nourriture de l'armée se fait de plus en plus difficilement depuis que la présence des Uesugi dans l'ouest de la province a rendu ses communications avec Suruga plus difficile. Il se refuse à accorder à Kenshin une bataille ouverte qui serait une défaite de plus en plus assurée, et, lorsque les feux des derniers châteaux apparaissent à l'ouest sur l'horizon, il décide à changer de stratégie. Apprennant les nouvelles du sud et de l'ouest par des messagers, il convoque ses généraux et ses alliés, et leur propose une nouvelle stratégie. Ensuite, il demande un volontaire. Ils sont une demi-douzaine à s'avancer.
Après cette réunion, nombre de samourais et de seigneurs diront avoir vu un Takeda Shingen très fatigué, et quelques-uns se prennent à craindre que l'épuisement des combats et de la tension permanente commence à l'affecter. Le seigneur Takeda n'est plus jeune, et ces dernières années les signes d'affaiblissement se sont multipliés...
Le lendemain, des guetteurs viennent porter la nouvelle aux Uesugi: L'armée de Takeda Shingen et des Imagawa a quitté Kofu! Se dirigeant vers le sud-est, l'armée alliée a refusé le combat et s'est retirée vers Sagami, comme jadis Hojo Ujiyasu. Elle emmène avec elle une bonne partie des réfugiés et des habitants de la ville, qui ont reçu la possibilité de suivre leur seigneur. Seule demeure dans Kofu une garnison forte de 2.500 hommes, commandée par l'un des généraux volontaires de la veille, Obata Masamori, retranchée dans la citadelle, dotée de plusieurs canons et d'une forte réserve de vivres.
C'est tout juste si le petit corps d'armée Uesugi opérant dans l'est parvient à éviter de se retrouver nez-à-nez avec le gros de l'armée alliée.
Fin octobre, Takeda Shingen entre avec ses forces dans Sagami. Toutefois, l'entrée n'est guère triomphale: un peuple fatigué suit l'armée, et Shingen lui-même se fait conduire en litière.
Front Hojo
Pendant que ces évènements dramatiques se déroulaient dans Kai, ailleurs, la roue de la fortune martiale tournait également. Vaincue devant Odawara, l'armée Imagawa s'est réorganisée, et a soigneusement préparé sa contre-attaque. Imagawa Ujizane, ayant reçu des renforts de Suruga, divise son armée de plus de 9.000 hommes en trois groupes, et la fait précéder par des unités de cavaliers samourais et d'éclaireurs. Il prend également soin de faire courir nombre de rumeurs sur l'imminence d'une attaque Imagawa en masse, espérant ainsi pouvoir inciter les Hojo à retenter une interception. Lorsque la première armée arrive à proximité d'Odawara, elle effectue pendant plusieurs jours des démonstrations de force, organise des attaques sur des objectifs secondaires, et fait de son mieux pour attirer l'attention des défenseurs. En parallèle, une autre force armée de 3.500 hommes s'est positionnée sur le flanc gauche des Imagawa, à une distance suffisante pour demeurer discrète, mais toutefois suffisamment proche pour intervenir.
Face à cette effronterie, les fils de Hojo Ujiyasu, notamment Ujiteru, et ses samourais l'incitent à renouveler la victoire précédente, et à vaincre les Imagawa une nouvelle fois. Le vieux général Ujiyasu, n'ayant pas reçu suffisamment de rapports d'éclaireurs, est trop rusé pour tenter cela, mais la pression est forte, et il finit par autoriser plusieurs jeunes samourais à tenter une action à l'extérieur afin de tester la détermination des Imagawa.
Toutefois, pour le doigt qu'il a tendu, c'est un bras qui lui est pris: ce sont près de 2.000 soldats de l'armée des défenseurs qui vont engager le corps de 3.000 Imagawa le plus proche, effectuant une attaque de nuit. Ces derniers sont légèrement pris au dépourvu dans les ténèbres, mais se reprennent rapidement, tandis que le deuxième corps, tout proche, s'interpose en rideau entre le camp et la citadelle Hojo et ce qui était sensé être un corps de reconnaissance. Réveillé durant la nuit, Ujiyasu assiste impuissant depuis les ramparts à la mort de certains de ses meilleurs samourais et de son fils cadet. Dans la foulée, un troisième corps d'armée Imagawa, caché et ayant effectué une longue manoeuvre de contournement, attaque directement la citadelle.
Le vieux daimyo Hojo s'effondre, frappé d'une rage sans pareille, le visage rouge et les mains tremblantes. Immédiatement entouré par ses proches, il doit s'aliter, tandis que ses généraux organisent hâtivement la défense. Des rumeurs commencent à courrir au sujet de sa mort, et le moral des troupes est bas. L'attaque Imagawa sur la citadelle est repoussée, mais avec plus de difficultés que prévu, tandis que les deux autres corps d'armée Imagawa se rapprochent et entament également un siège.
Cinq jours après la mort de la fine fleur des samourais Hojo, Hojo Ujiyasu meurt des suite de sa crise d'apoplexie. Le moral des troupes Hojo est dévasté, tandis que les canons Imagawa pilonne la formidable citadelle d'Odawara.
C'est durant cette même semaine qu'une nouvelle terrible arrive depuis le nord: Takeda Shingen avancerait avec Imagawa Yoshimoto sur Suruga, à la tête d'une horde! Les spéculations les plus folles sur la défaite des Uesugi courrent, sur la présence de mystérieux mercenaires du Kansai, sur la mort du seigneur Ujiyasu, sur la maladie du seigneur Shingen.
Le 7 novembre, alors que les premières neiges tombent sur Sagami, les bannières des Takeda apparaissent au loin. L'immense masse du peuple venu de Kai s'installe aux abords d'Odawara, faisant apparaître trente mille foyers et autant de points lumineux dans la nuit.
Le 8 octobre, les Hojo capitulent. Le nouveau seigneur Hojo, Ujimasa, commet le seppuku: plein de honte de n'avoir été en mesure de préserver l'héritage et l'honneur de son père, il s'apprête à se présenter en coupable devant Enma, le seigneur des enfers bouddhistes.
C'est Hojo Ujikuni, troisième fils de Ujiyasu, qui vient à la rencontre des chefs coalisés, accompagné des généraux survivants du clan, et leur offre sa soumission.
En apprenant la nouvelle quelques jours plus tard, le commandant d'Edo organiser la reddition de sa place force. Les Satomi prennent le contrôle entier de Musashi, et stationnent leur armée dans le sud de la province. Le clan Hojo a été vaincu.
Front de Shinano
Mais ce n'est pas tout. Pendant que ces évènements dramatiques se déroulaient dans l'est, dans l'ouest, d'autres machinations se tramaient. Victorieux des Saito dans Mino, le clan Oda a accueilli dans cette province Ashikaga Yoshitane, le frère du shogun Yoshiteru, qui, accompagné de troupes shogunales et de forces de maintien de l'ordre du samourai-dokoro, a entamé l'occupation de la province, en accord avec les termes de la reddition des Saito, dont le clan avait été en parallèle ramené à Kyoto et doté d'un confortable manoir non loin du palais Muromachi.
Toutefois, le clan Oda n'a pas achevé ses activités martiales. Les 7.000 hommes des forces Oda se sont de nouveaux rassemblés, ont fait le plein de ravitaillement, et, sous le commandement de Toyotomi Hideyoshi, ont attendu pendant près de deux mois la fin de l'été. Pendant ce temps, trois nouvelles forces armées sont entrées dans Mino: 1.800 soldats des Asakura d'Echizen, 1.800 soldats des Asai d'Omi, et 4.000 hommes du clan Kitakabe. Ce sont près de 14.600 hommes qui se mettent donc en route depuis Gifu vers l'est, le long de la vielle route de montagne, vers Shinano! Déclarant la guerre aux Uesugi, le clan Oda et ses alliés de circonstances entre dans la province Takeda occupée par les Uesugi, et prend d'assaut les quelques petites garnisons Uesugi du sud de la région. Subitement, quelques seigneurs locaux se redécouvrent une verve pro-Takeda - et surtout opportuniste - qu'ils pensaient avoir oublié, et 500 soldats hâtivement rassemblés par ces féodaux qui se joignent à Hideyoshi, tandis que ce dernier avance vers Nagano.
Toutefois, anticipant une attaque depuis l'ouest, les Uesugi étaient préparés: sous le commandement d'un général vétéran, Saito Tomonobu, ils ont fait avancer une force de 6.000 hommes en provenance d'Echigo (dont des forces des vassaux Soma des Uesugi) vers Shinano, et ont pris position à Nagano, le verrou de cette province, contrôlant les routes menant à Kai et à Echigo. Disposant de solides fortifications et d'une batterie de canons portuguais, en plus de 20 canons légers de fabrication locale, il a pour ordres de tenir coûte que coûte cette position vitale.
Face à cela, l'artillerie de Hideyoshi est limitée, toutefois il dispose d'un grand nombre de teppo, qui, sous l'impulsion de Nobunaga, sont devenus une partie importante des forces du clan. L'infanterie de haut niveau des Uesugi est largement supérieure à celles des forces Kitakabe, Asai et Asakura, toutefois, les ashigarus des Oda sont en mesure d'offrir un niveau de combat solide et un moral en acier, tandis que les sohei formant une part importante des forces Kitakabe ne se montreront pas impressionnés par le feu, le fer et le sang.
Les conditions climatiques sont sans doute la plus importante menace pour les alliés du Kansai, qui doivent avancer en automne à travers Shinano. La boue ralentit assez leur progression, et laisse aux Uesugi le temps de préparer leurs défenses.
Le 2 novembre, l'armée des clans du centre de Honshu fait finalement face aux forces de Saito Tomonobu, lequel a mis ses forces en formation: une puissante batterie de canons, et quatre carrés d'infanterie, les forces féodales Soma sur le flanc. Malgré leur valeur, le moral des soldats Uesugi est médiocre, comme ils voient l'immense armée alliée s'assembler devant eux: les Oda au centre, les Kitakabe à gauche, face à l'artillerie Uesugi, et les Asakura et Asai à droite.
L'affrontement se révèle remarquablement sanglant. Les pertes pour les assaillants sont considérables, notamment jusqu'à ce que la batterie Uesugi soit submergée par une marée de sohei prêts à attaquer frontalement une position d'artillerie. Après un combat acharné, le régiment à l'extrême gauche du dispositif commence à faiblir, et finalement, au centre, Tomononu voit ses forces risquer d'être enfoncées, et sonne la retraite. Les pertes sont lourdes de part et d'autres: 2.500 hommes de part et d'autres. Mais le plus grave est que les pièces d'artilleries doivent être abandonnées à l'ennemi; seules deux, situées à l'arrière de la batterie, ont étés préparées à temps pour l'évacuation! C'est tout juste que les servants parviennent à rendre inutilisables les autres avant de se débander.
Tomonobu, la mort dans l'âme, se retire vers le nord et la frontière d'Echigo, afin de faire jonction avec les milices et forces locales levées en cas d'urgence, et vers la forteresse frontalière de Kasugayama. Tout en faisant cela, il envoie un message à Kenshin, lui demandant de nommer un nouveau commandant et de l'autoriser à commettre le seppuku afin de laver son deshonneur.
Front Takeda:
Ce dernier, inquiet face à la manoeuvre Takeda, n'a pas encore reçu les rapports intégraux concernant l'ampleur de la menace dans le nord-ouest, notamment en raison des difficultés de communication. Alors que l'hiver commence à s'installer, il met le siège devant Kofu, où le général Obata Masamori a juré de mourrir avant de rendre la place à ses ennemis, afin d'honorer la promesse faite à Takeda-sama. Immédiatement l'artillerie Uesugi commence à pilonner la place, et fin décembre, les murailles sont passablement endommagées. Plusieurs assauts ont étés menés, et repoussés avec vigueur par des samourais clairement décidés à résister jusqu'au bout.
Pendant ce temps, dans sa tente, Uesugi Kenshin a reçu les nouvelles du nord et du sud, et ces nouvelles ne sont pas bonnes...
Uesugi: (aux 3/4 concernant Shinano)
1000 ashigaru
800 samourais
550 teppo
20 sohei
250 cavaliers légers
100 cavaliers lourds
20 canons légers
3 couleuvrines
Soma:
500 ashigaru
300 samourais
100 cavaliers légers
Takeda: (y compris levées d'urgence)
800 ashigaru
200 samourais
100 cavaliers légers
60 cavaliers lourds
30 onna-bushi
Imagawa
500 Ashigaru
200 Samourais
55 Cavaliers Légers
75 Cavaliers Samourais
20 Sohei
50 Arquebusiers
Dont troupes de renfort du Kansai:
100 ashigaru
100 samourais
75 cavaliers légers
20 cavalier ssamourais
Hojo:
Toute l'armée s'est rendue.
Le clan Hojo s'est rendu.
Satomi:
Négligeable.
Oda
800 ashigaru
200 samourais
100 arquebusiers
125 cavaliers légers
150 cavaliers samourais
Asakura et Asai (confondus):
500 ashigaru
190 samourais
100 cavaliers légers
50 cavaliers lourds
Kitakabe:
400 ashigaru
200 sohei
125 samourais
100 cavaliers légers
Front Takeda
L'été se termine lentement dans l'est du Japon, où pourtant l'issue dans la guerre cruelle opposant les Uesugi et les Hojo aux Takeda et Imagawa ne semble refuser d'apparaître. Depuis de longs mois maintenant, les forces des clans Uesugi et Takeda se battent dans la montagneuse province de Kai, et des dégats considérables ont étés causés aux rizières et fermes. De nombreux réfugiés ont fui vers Shinano, Suruga ou l'est de Kai, et la disette fait rage.
L'armée Uesugi, forte de 14.000 hommes mais échaudée par son dernier engagement avec le tigre de Kai, décide de ne plus prendre de risque, et entame le démantèlement systématique du dispositif défensif Takeda autour de Kofu. Pour cela, deux corps de 1.500 hommes sont séparés de l'ensemble et envoyés attaquer les plus petits châteaux et lieux forts, ainsi que menace les dépôts de grain et convois, tandis que le truc des forces, avec 11.000 hommes, entreprend de réduire un à un des châteaux couvrant le bassin de Kofu. Il est évident que ce processus de destruction progressive des forces Takeda vise à forcer la main de Shingen et provoquer une bataille rangée qu'il risquerait fort de perdre, malgré son génie martial, ou encore à le contraindre à s'enfermer dans Kofu et s'exposer à un siège en règle.
Les deux petites forces effectuent un mouvement vers le sud, et, contournement Kofu, attaquent les places du sud et de l'est de la province. Rapidement, les petites garnisons placées loin des lieux des combats sont prises d'assaut, ainsi que les convois peu escortés. Toutefois, une fois que les alliés eurent appris le mouvement de ces forces, ils redirigèrent les raids de cavalerie prévus pour l'automne de l'armée principale vers ces petites troupes; face à plus de 500 cavaliers légers, l'un des corps de 1.500 soldats Uesugi se retrouve en situation critique, et subi des pertes significatives suite à une sortie simultannée de la garnison qu'il assiégeait. Malgré tout, l'essentiel des troupes (1.000) parvient à fuir et à faire jonction avec l'autre corps. Toutefois, leur action de sape est durablement limitée pour le reste de la période. En parallèle, d'autres groupes de quelques dizaines de cavaliers ont également effectué des attaques isolées et aléatoires sur des messagers et groupes de ravitaillement Uesugi, nuisant notamment à la coordination des différentes forces, et diminuant la qualité de l'approvisionnement de l'armée principale, sans réellement la mettre en danger évidemment. L'action de guetteurs et de vigies permet également de limiter l'efficacité des opérations de cavalerie Takeda et Imagawa durant la journée.
Le corps principal a pris pour cible les châteaux de la région, commençant en août dans le nord-ouest, et a progressivement grignoté les plus petites forteresses. C'est en arrivant vers des châteaux de plus grande taille, comme celui du clan Sanada, qu'ils rencontrent une réelle résistance, plusieurs pièces d'artilleries placées sur les murs, notamment de vieux canons légers de fabrication chinoise, parviennent à infliger des pertes surprenantes aux assaillants. L'usage à grande échelle d'engins incendiaires par les Uesugi renverse toutefois souvent la tendance, et le feu s'empare à lui seul de nombre de places. La pugnacité des défenseurs échoue toutefois à vaincre la supériorité numérique et de puissance de feu des Uesugi, et en octobre, la majorité des châteaux couvrant Kofu à l'ouest a été capturée, au prix de plus de 1.000 vies parmi les valeureux défenseurs Takeda et Imagawa.
Depuis son poste de commandement à Kofu, Takeda Shingen a observé avec inquiètude l'évolution des choses. L'épuisement de ses troupes est patent, et l'approvisionnement en nourriture de l'armée se fait de plus en plus difficilement depuis que la présence des Uesugi dans l'ouest de la province a rendu ses communications avec Suruga plus difficile. Il se refuse à accorder à Kenshin une bataille ouverte qui serait une défaite de plus en plus assurée, et, lorsque les feux des derniers châteaux apparaissent à l'ouest sur l'horizon, il décide à changer de stratégie. Apprennant les nouvelles du sud et de l'ouest par des messagers, il convoque ses généraux et ses alliés, et leur propose une nouvelle stratégie. Ensuite, il demande un volontaire. Ils sont une demi-douzaine à s'avancer.
Après cette réunion, nombre de samourais et de seigneurs diront avoir vu un Takeda Shingen très fatigué, et quelques-uns se prennent à craindre que l'épuisement des combats et de la tension permanente commence à l'affecter. Le seigneur Takeda n'est plus jeune, et ces dernières années les signes d'affaiblissement se sont multipliés...
Le lendemain, des guetteurs viennent porter la nouvelle aux Uesugi: L'armée de Takeda Shingen et des Imagawa a quitté Kofu! Se dirigeant vers le sud-est, l'armée alliée a refusé le combat et s'est retirée vers Sagami, comme jadis Hojo Ujiyasu. Elle emmène avec elle une bonne partie des réfugiés et des habitants de la ville, qui ont reçu la possibilité de suivre leur seigneur. Seule demeure dans Kofu une garnison forte de 2.500 hommes, commandée par l'un des généraux volontaires de la veille, Obata Masamori, retranchée dans la citadelle, dotée de plusieurs canons et d'une forte réserve de vivres.
C'est tout juste si le petit corps d'armée Uesugi opérant dans l'est parvient à éviter de se retrouver nez-à-nez avec le gros de l'armée alliée.
Fin octobre, Takeda Shingen entre avec ses forces dans Sagami. Toutefois, l'entrée n'est guère triomphale: un peuple fatigué suit l'armée, et Shingen lui-même se fait conduire en litière.
Front Hojo
Pendant que ces évènements dramatiques se déroulaient dans Kai, ailleurs, la roue de la fortune martiale tournait également. Vaincue devant Odawara, l'armée Imagawa s'est réorganisée, et a soigneusement préparé sa contre-attaque. Imagawa Ujizane, ayant reçu des renforts de Suruga, divise son armée de plus de 9.000 hommes en trois groupes, et la fait précéder par des unités de cavaliers samourais et d'éclaireurs. Il prend également soin de faire courir nombre de rumeurs sur l'imminence d'une attaque Imagawa en masse, espérant ainsi pouvoir inciter les Hojo à retenter une interception. Lorsque la première armée arrive à proximité d'Odawara, elle effectue pendant plusieurs jours des démonstrations de force, organise des attaques sur des objectifs secondaires, et fait de son mieux pour attirer l'attention des défenseurs. En parallèle, une autre force armée de 3.500 hommes s'est positionnée sur le flanc gauche des Imagawa, à une distance suffisante pour demeurer discrète, mais toutefois suffisamment proche pour intervenir.
Face à cette effronterie, les fils de Hojo Ujiyasu, notamment Ujiteru, et ses samourais l'incitent à renouveler la victoire précédente, et à vaincre les Imagawa une nouvelle fois. Le vieux général Ujiyasu, n'ayant pas reçu suffisamment de rapports d'éclaireurs, est trop rusé pour tenter cela, mais la pression est forte, et il finit par autoriser plusieurs jeunes samourais à tenter une action à l'extérieur afin de tester la détermination des Imagawa.
Toutefois, pour le doigt qu'il a tendu, c'est un bras qui lui est pris: ce sont près de 2.000 soldats de l'armée des défenseurs qui vont engager le corps de 3.000 Imagawa le plus proche, effectuant une attaque de nuit. Ces derniers sont légèrement pris au dépourvu dans les ténèbres, mais se reprennent rapidement, tandis que le deuxième corps, tout proche, s'interpose en rideau entre le camp et la citadelle Hojo et ce qui était sensé être un corps de reconnaissance. Réveillé durant la nuit, Ujiyasu assiste impuissant depuis les ramparts à la mort de certains de ses meilleurs samourais et de son fils cadet. Dans la foulée, un troisième corps d'armée Imagawa, caché et ayant effectué une longue manoeuvre de contournement, attaque directement la citadelle.
Le vieux daimyo Hojo s'effondre, frappé d'une rage sans pareille, le visage rouge et les mains tremblantes. Immédiatement entouré par ses proches, il doit s'aliter, tandis que ses généraux organisent hâtivement la défense. Des rumeurs commencent à courrir au sujet de sa mort, et le moral des troupes est bas. L'attaque Imagawa sur la citadelle est repoussée, mais avec plus de difficultés que prévu, tandis que les deux autres corps d'armée Imagawa se rapprochent et entament également un siège.
Cinq jours après la mort de la fine fleur des samourais Hojo, Hojo Ujiyasu meurt des suite de sa crise d'apoplexie. Le moral des troupes Hojo est dévasté, tandis que les canons Imagawa pilonne la formidable citadelle d'Odawara.
C'est durant cette même semaine qu'une nouvelle terrible arrive depuis le nord: Takeda Shingen avancerait avec Imagawa Yoshimoto sur Suruga, à la tête d'une horde! Les spéculations les plus folles sur la défaite des Uesugi courrent, sur la présence de mystérieux mercenaires du Kansai, sur la mort du seigneur Ujiyasu, sur la maladie du seigneur Shingen.
Le 7 novembre, alors que les premières neiges tombent sur Sagami, les bannières des Takeda apparaissent au loin. L'immense masse du peuple venu de Kai s'installe aux abords d'Odawara, faisant apparaître trente mille foyers et autant de points lumineux dans la nuit.
Le 8 octobre, les Hojo capitulent. Le nouveau seigneur Hojo, Ujimasa, commet le seppuku: plein de honte de n'avoir été en mesure de préserver l'héritage et l'honneur de son père, il s'apprête à se présenter en coupable devant Enma, le seigneur des enfers bouddhistes.
C'est Hojo Ujikuni, troisième fils de Ujiyasu, qui vient à la rencontre des chefs coalisés, accompagné des généraux survivants du clan, et leur offre sa soumission.
En apprenant la nouvelle quelques jours plus tard, le commandant d'Edo organiser la reddition de sa place force. Les Satomi prennent le contrôle entier de Musashi, et stationnent leur armée dans le sud de la province. Le clan Hojo a été vaincu.
Front de Shinano
Mais ce n'est pas tout. Pendant que ces évènements dramatiques se déroulaient dans l'est, dans l'ouest, d'autres machinations se tramaient. Victorieux des Saito dans Mino, le clan Oda a accueilli dans cette province Ashikaga Yoshitane, le frère du shogun Yoshiteru, qui, accompagné de troupes shogunales et de forces de maintien de l'ordre du samourai-dokoro, a entamé l'occupation de la province, en accord avec les termes de la reddition des Saito, dont le clan avait été en parallèle ramené à Kyoto et doté d'un confortable manoir non loin du palais Muromachi.
Toutefois, le clan Oda n'a pas achevé ses activités martiales. Les 7.000 hommes des forces Oda se sont de nouveaux rassemblés, ont fait le plein de ravitaillement, et, sous le commandement de Toyotomi Hideyoshi, ont attendu pendant près de deux mois la fin de l'été. Pendant ce temps, trois nouvelles forces armées sont entrées dans Mino: 1.800 soldats des Asakura d'Echizen, 1.800 soldats des Asai d'Omi, et 4.000 hommes du clan Kitakabe. Ce sont près de 14.600 hommes qui se mettent donc en route depuis Gifu vers l'est, le long de la vielle route de montagne, vers Shinano! Déclarant la guerre aux Uesugi, le clan Oda et ses alliés de circonstances entre dans la province Takeda occupée par les Uesugi, et prend d'assaut les quelques petites garnisons Uesugi du sud de la région. Subitement, quelques seigneurs locaux se redécouvrent une verve pro-Takeda - et surtout opportuniste - qu'ils pensaient avoir oublié, et 500 soldats hâtivement rassemblés par ces féodaux qui se joignent à Hideyoshi, tandis que ce dernier avance vers Nagano.
Toutefois, anticipant une attaque depuis l'ouest, les Uesugi étaient préparés: sous le commandement d'un général vétéran, Saito Tomonobu, ils ont fait avancer une force de 6.000 hommes en provenance d'Echigo (dont des forces des vassaux Soma des Uesugi) vers Shinano, et ont pris position à Nagano, le verrou de cette province, contrôlant les routes menant à Kai et à Echigo. Disposant de solides fortifications et d'une batterie de canons portuguais, en plus de 20 canons légers de fabrication locale, il a pour ordres de tenir coûte que coûte cette position vitale.
Face à cela, l'artillerie de Hideyoshi est limitée, toutefois il dispose d'un grand nombre de teppo, qui, sous l'impulsion de Nobunaga, sont devenus une partie importante des forces du clan. L'infanterie de haut niveau des Uesugi est largement supérieure à celles des forces Kitakabe, Asai et Asakura, toutefois, les ashigarus des Oda sont en mesure d'offrir un niveau de combat solide et un moral en acier, tandis que les sohei formant une part importante des forces Kitakabe ne se montreront pas impressionnés par le feu, le fer et le sang.
Les conditions climatiques sont sans doute la plus importante menace pour les alliés du Kansai, qui doivent avancer en automne à travers Shinano. La boue ralentit assez leur progression, et laisse aux Uesugi le temps de préparer leurs défenses.
Le 2 novembre, l'armée des clans du centre de Honshu fait finalement face aux forces de Saito Tomonobu, lequel a mis ses forces en formation: une puissante batterie de canons, et quatre carrés d'infanterie, les forces féodales Soma sur le flanc. Malgré leur valeur, le moral des soldats Uesugi est médiocre, comme ils voient l'immense armée alliée s'assembler devant eux: les Oda au centre, les Kitakabe à gauche, face à l'artillerie Uesugi, et les Asakura et Asai à droite.
L'affrontement se révèle remarquablement sanglant. Les pertes pour les assaillants sont considérables, notamment jusqu'à ce que la batterie Uesugi soit submergée par une marée de sohei prêts à attaquer frontalement une position d'artillerie. Après un combat acharné, le régiment à l'extrême gauche du dispositif commence à faiblir, et finalement, au centre, Tomononu voit ses forces risquer d'être enfoncées, et sonne la retraite. Les pertes sont lourdes de part et d'autres: 2.500 hommes de part et d'autres. Mais le plus grave est que les pièces d'artilleries doivent être abandonnées à l'ennemi; seules deux, situées à l'arrière de la batterie, ont étés préparées à temps pour l'évacuation! C'est tout juste que les servants parviennent à rendre inutilisables les autres avant de se débander.
Tomonobu, la mort dans l'âme, se retire vers le nord et la frontière d'Echigo, afin de faire jonction avec les milices et forces locales levées en cas d'urgence, et vers la forteresse frontalière de Kasugayama. Tout en faisant cela, il envoie un message à Kenshin, lui demandant de nommer un nouveau commandant et de l'autoriser à commettre le seppuku afin de laver son deshonneur.
Front Takeda:
Ce dernier, inquiet face à la manoeuvre Takeda, n'a pas encore reçu les rapports intégraux concernant l'ampleur de la menace dans le nord-ouest, notamment en raison des difficultés de communication. Alors que l'hiver commence à s'installer, il met le siège devant Kofu, où le général Obata Masamori a juré de mourrir avant de rendre la place à ses ennemis, afin d'honorer la promesse faite à Takeda-sama. Immédiatement l'artillerie Uesugi commence à pilonner la place, et fin décembre, les murailles sont passablement endommagées. Plusieurs assauts ont étés menés, et repoussés avec vigueur par des samourais clairement décidés à résister jusqu'au bout.
Pendant ce temps, dans sa tente, Uesugi Kenshin a reçu les nouvelles du nord et du sud, et ces nouvelles ne sont pas bonnes...
Pertes:
Uesugi: (aux 3/4 concernant Shinano)
1000 ashigaru
800 samourais
550 teppo
20 sohei
250 cavaliers légers
100 cavaliers lourds
20 canons légers
3 couleuvrines
Soma:
500 ashigaru
300 samourais
100 cavaliers légers
Takeda: (y compris levées d'urgence)
800 ashigaru
200 samourais
100 cavaliers légers
60 cavaliers lourds
30 onna-bushi
Imagawa
500 Ashigaru
200 Samourais
55 Cavaliers Légers
75 Cavaliers Samourais
20 Sohei
50 Arquebusiers
Dont troupes de renfort du Kansai:
100 ashigaru
100 samourais
75 cavaliers légers
20 cavalier ssamourais
Hojo:
Toute l'armée s'est rendue.
Le clan Hojo s'est rendu.
Satomi:
Négligeable.
Oda
800 ashigaru
200 samourais
100 arquebusiers
125 cavaliers légers
150 cavaliers samourais
Asakura et Asai (confondus):
500 ashigaru
190 samourais
100 cavaliers légers
50 cavaliers lourds
Kitakabe:
400 ashigaru
200 sohei
125 samourais
100 cavaliers légers
Re: Guerre de Kai et de Shinano (1572-1575)
Premier semestre 1574:
L'annonce de la capitulation des Hojo et de la perte de Nagano cause une forte baisse du moral des Uesugi, et Kenshin, reconnaissant la situation dangereuse dans laquelle il se trouve, décide d'agir vite. Tout en faisant mine de poursuivre les préparatifs de son siège, pendant la nuit, l'armée Uesugi prépare ses bagages, installe des pièges, et se met en formation. Dans le froid matinal de janvier, les défenseurs de Kofu découvrent avec étonnement que les approches de la forteresse Takeda sont désertes. Dans le lointain, on aperçoit le feu des châteaux incendiés par les Uesugi dans leur retraite.
L'ost Uesugi quitte lentement Kai, traversant les passes enneigées au prix de grands efforts, trainant l'artillerie et leurs provisions, les vétérans de la campagne se dirigent vers Shinano, et, derrière, la sécurité de Kasugayama, espérant y intercepter l'armée des seigneurs du Kansai.
Pendant ce temps, au bord de la mer, l'armée alliée se réorganise. Tandis que le petit peuple de Kai s'installe provisioirement autour d'Odawara, où Takeda Shingen, gravement malade, s'est alité tandis que son fils a pris le commandement des troupes Takeda, l'armée sous le commandement d'Imagawa Yoshimoto se met en route vers le nord, le long de la frontière de Musashi, avant d'obliquer vers Kofu. Toutefois, lorsque les premiers éclaireurs arrivent sur place, les assiégeants sont partis depuis longtemps.
Immédiatement après avoir sécurisé les environs de Kofu, les forces Imagawa et Takeda se mettent en poursuite des unités de Kenshin, toutefois sont ralentis par les destructions opérées par celles-ci dans leur retraite, ainsi que par les boues résultant de la fonte des neiges en cette fin d'hiver.
Pendant ce temps, Kenshin avance à marche forcée vers le nord, traversant vivement les cols montagneux encore enneigés, afin de se porter au secours de Kasugayama, où il anticipe une attaque préalable des forces Oda, Asakura, Kitakabe et Asai. Toutefois, celles-ci, après avoir pris le contrôle de Nagano, sont demeurées prudemment retranchées dans cette position, se contentant d'envoyer des éclaireurs vers la frontière d'Echigo. Fin février, l'armée Uesugi contourne tant bien que mal Nagano par les petits chemins de montagne l'est, afin d'éviter un combat en terrain décisivement défavorable, et redescend la vallée de la Shinano vers Kasugayama, où les forces survivantes de la défense de la province de Shinano se sont regroupées et préparées à un siège.
Fin mars, les troupes Uesugi ont fait jonction à Kasugayama, pendant que derrière, c'est l'armée Imagawa-Takeda qui a rejoint les forces Oda à Nagano, ainsi qu'un petit corps Hosokawa de 2.200 hommes, créant une impressionnante force de plus de 35.000 hommes, face à 20.000 soldats Uesugi. C'est seulement alors que, prudemment, les forces alliées, qui s'attendaient elles-mêmes à une attaque sur Nagano de la part de Kenshin, se mettent en chemin et redescendent à leur tour le long de la Shinano.
Finalement, en mai, les dispositifs des deux armées se font face, tandis que les fleurs de cerifier éclosent. Personne n'ose encore donner l'assaut, les plans précédents ayant étés déjoués et chacun anticipant une manoeuvre ou un subterfuge de la part de l'autre.
La saison se conclut de la sorte, même si l'avantage de la guerre semble avoir basculé du côté allié, comme les Uesugi, ayant perdu leur meilleur allié, ont basculé dans une guerre défensive. Leur principale consolation sera la loyauté jusqu'ici sans faute de leurs vassaux. L'essentiel des pertes de ce tour est du aux conditions difficiles durant lesquelles les manoeuvres et marches forcées ont eu lieu, ainsi qu'à la famine qui règne encore à Kai après le départ des troupes Uesugi.
Uesugi:
50 ashigaru
12 samourais
10 cavaliers légers
5 cavaliers samourais
3 sohei
Takeda:
25 ashigaru
5 samourais
6 cavaliers légers
3 cavaliers samourais
Imagawa:
30 ashigaru
5 samourais
10 cavaliers légers
5 cavaliers samourais
Oda et alliés:
Négligeables
L'annonce de la capitulation des Hojo et de la perte de Nagano cause une forte baisse du moral des Uesugi, et Kenshin, reconnaissant la situation dangereuse dans laquelle il se trouve, décide d'agir vite. Tout en faisant mine de poursuivre les préparatifs de son siège, pendant la nuit, l'armée Uesugi prépare ses bagages, installe des pièges, et se met en formation. Dans le froid matinal de janvier, les défenseurs de Kofu découvrent avec étonnement que les approches de la forteresse Takeda sont désertes. Dans le lointain, on aperçoit le feu des châteaux incendiés par les Uesugi dans leur retraite.
L'ost Uesugi quitte lentement Kai, traversant les passes enneigées au prix de grands efforts, trainant l'artillerie et leurs provisions, les vétérans de la campagne se dirigent vers Shinano, et, derrière, la sécurité de Kasugayama, espérant y intercepter l'armée des seigneurs du Kansai.
Pendant ce temps, au bord de la mer, l'armée alliée se réorganise. Tandis que le petit peuple de Kai s'installe provisioirement autour d'Odawara, où Takeda Shingen, gravement malade, s'est alité tandis que son fils a pris le commandement des troupes Takeda, l'armée sous le commandement d'Imagawa Yoshimoto se met en route vers le nord, le long de la frontière de Musashi, avant d'obliquer vers Kofu. Toutefois, lorsque les premiers éclaireurs arrivent sur place, les assiégeants sont partis depuis longtemps.
Immédiatement après avoir sécurisé les environs de Kofu, les forces Imagawa et Takeda se mettent en poursuite des unités de Kenshin, toutefois sont ralentis par les destructions opérées par celles-ci dans leur retraite, ainsi que par les boues résultant de la fonte des neiges en cette fin d'hiver.
Pendant ce temps, Kenshin avance à marche forcée vers le nord, traversant vivement les cols montagneux encore enneigés, afin de se porter au secours de Kasugayama, où il anticipe une attaque préalable des forces Oda, Asakura, Kitakabe et Asai. Toutefois, celles-ci, après avoir pris le contrôle de Nagano, sont demeurées prudemment retranchées dans cette position, se contentant d'envoyer des éclaireurs vers la frontière d'Echigo. Fin février, l'armée Uesugi contourne tant bien que mal Nagano par les petits chemins de montagne l'est, afin d'éviter un combat en terrain décisivement défavorable, et redescend la vallée de la Shinano vers Kasugayama, où les forces survivantes de la défense de la province de Shinano se sont regroupées et préparées à un siège.
Fin mars, les troupes Uesugi ont fait jonction à Kasugayama, pendant que derrière, c'est l'armée Imagawa-Takeda qui a rejoint les forces Oda à Nagano, ainsi qu'un petit corps Hosokawa de 2.200 hommes, créant une impressionnante force de plus de 35.000 hommes, face à 20.000 soldats Uesugi. C'est seulement alors que, prudemment, les forces alliées, qui s'attendaient elles-mêmes à une attaque sur Nagano de la part de Kenshin, se mettent en chemin et redescendent à leur tour le long de la Shinano.
Finalement, en mai, les dispositifs des deux armées se font face, tandis que les fleurs de cerifier éclosent. Personne n'ose encore donner l'assaut, les plans précédents ayant étés déjoués et chacun anticipant une manoeuvre ou un subterfuge de la part de l'autre.
La saison se conclut de la sorte, même si l'avantage de la guerre semble avoir basculé du côté allié, comme les Uesugi, ayant perdu leur meilleur allié, ont basculé dans une guerre défensive. Leur principale consolation sera la loyauté jusqu'ici sans faute de leurs vassaux. L'essentiel des pertes de ce tour est du aux conditions difficiles durant lesquelles les manoeuvres et marches forcées ont eu lieu, ainsi qu'à la famine qui règne encore à Kai après le départ des troupes Uesugi.
Pertes:
Uesugi:
50 ashigaru
12 samourais
10 cavaliers légers
5 cavaliers samourais
3 sohei
Takeda:
25 ashigaru
5 samourais
6 cavaliers légers
3 cavaliers samourais
Imagawa:
30 ashigaru
5 samourais
10 cavaliers légers
5 cavaliers samourais
Oda et alliés:
Négligeables
Re: Guerre de Kai et de Shinano (1572-1575)
[HRP]MAJ: ajout d'un corps de 2.200 Hosokawa. Confirmation des effectifs des forces alliées.
Re: Guerre de Kai et de Shinano (1572-1575)
Second semestre 1574:
Le dénouement de la guerre approche, comme les armées alliées entreprennent le siège de la forteresse de Kasugayama, qui commande la basse vallée de la Shinano et l'entrée dans Echigo. L'armée Uesugi qui y est retranchée est forte d'un peu moins de 20.000 hommes, et dispose d'un appui stratégique considérable du fait de la configuration des lieux et de la force de son artillerie. Pour leur part, les alliés commandent une coalition hétéroclite de 37.000 soldats, divisés en quatre groupes, sous commandement Imagawa, Oda et Takeda, encerclant la forteresse. Dès l'été, ils commencent la construction de fortifications, de redoutes, de tours de guet et de fossés, afin d'enfermer hermétiquement les défenseurs. Ces derniers répliquent par des vigoureuses sorties et un bombardement intelligent des positions alliées, causant des retards et pertes significatives, sans toutefois parvenir à briser la cohésion des groupes de combat. A partir de la fin août, le double siège à la césarienne autour de Kasugayama est complet, et les alliés commencent à mener des attaques, ciblant spécifiquement les lieux des fortifications où sont visibles les drapeaux des vassaux des Uesugi, les Soma, ignorant autant que possible les troupes propres du clan.
Pendant cette phase du siège, un autre incident a lieu, et les Uesugi frôle de peu la catastrophe, comme ce qui était sans doute un agent à la solde de l'ennemi cause une explosion dans une tour poudrière. Heureusement, la poudre de la tour avait été transférée par hasard la veille vers un autre lieu dans le bastion, évitant le pire. Une chasse à l'homme est organisée dans et aux abords immédiats de Kasugayama, mais le lâche s'était déjà enfui...
De même, un homme tentant de répandre des rumeurs défaitistes a été vu dans la forteresse, où il serait entré à la suite de l'armée de Keshin. Des samourais ont bien tenté de courser le traitre, mais ce prétendu moine s'est révélé remarquablement bon sprinter et a disparu dans la nuit avant qu'ils ne puissent lui passer le savon qu'il méritait.
A partir de novembre, de lourds nuages neigeux en provenance de Sibérie arrivent au dessus du nord de l'archipel nippon, et le siège perd en vigueur, comme les deux armées se font face dans le froid glacial des alpes japonaises. Un grand feu brûle au sommet du tenshu de Kasugayama, visible plusieurs dizaines de li à la ronde, narguant les assiégeants dans le froid de leurs baraques et tranchées. Les greniers de la forteresse Uesugi, bien rempli préalablement au siège, sont encore à des niveaux satisfaisant, et aucun des deux côtés n'a été réduit à la famille. Seul le canon tonne encore régulièrement, mais il faudra encore un long bombardement pour mettre à bas les murs épais et les parois rocheuses entourant le bastion.
L'année se termine ainsi; on parle aussi d'un autre corps de troupes Uesugi qui garderait toujours l'intérieur de la province d'Echigo, mais ce dernier n'est jusqu'ici pas intervenu dans le siège.
Dés:
Sabotage: 30% de chance; 1-3: réussite. Chiffre tiré: 10.
Démoralisation: 40% de chance; 1-4: réussite. Chiffre tiré: 5
Uesugi:
200 ashigaru
100 samourais
100 teppo
0,5 batteries d'artillerie
Takeda:
30 ashigaru
25 samourais
Imagawa:
150 ashigaru
40 samourais
0,75 batteries d'artillerie
Oda :
130 ashigaru
45 samourais
50 teppo.
Alliés divers:
50 ashigaru
30 samourais
Le dénouement de la guerre approche, comme les armées alliées entreprennent le siège de la forteresse de Kasugayama, qui commande la basse vallée de la Shinano et l'entrée dans Echigo. L'armée Uesugi qui y est retranchée est forte d'un peu moins de 20.000 hommes, et dispose d'un appui stratégique considérable du fait de la configuration des lieux et de la force de son artillerie. Pour leur part, les alliés commandent une coalition hétéroclite de 37.000 soldats, divisés en quatre groupes, sous commandement Imagawa, Oda et Takeda, encerclant la forteresse. Dès l'été, ils commencent la construction de fortifications, de redoutes, de tours de guet et de fossés, afin d'enfermer hermétiquement les défenseurs. Ces derniers répliquent par des vigoureuses sorties et un bombardement intelligent des positions alliées, causant des retards et pertes significatives, sans toutefois parvenir à briser la cohésion des groupes de combat. A partir de la fin août, le double siège à la césarienne autour de Kasugayama est complet, et les alliés commencent à mener des attaques, ciblant spécifiquement les lieux des fortifications où sont visibles les drapeaux des vassaux des Uesugi, les Soma, ignorant autant que possible les troupes propres du clan.
Pendant cette phase du siège, un autre incident a lieu, et les Uesugi frôle de peu la catastrophe, comme ce qui était sans doute un agent à la solde de l'ennemi cause une explosion dans une tour poudrière. Heureusement, la poudre de la tour avait été transférée par hasard la veille vers un autre lieu dans le bastion, évitant le pire. Une chasse à l'homme est organisée dans et aux abords immédiats de Kasugayama, mais le lâche s'était déjà enfui...
De même, un homme tentant de répandre des rumeurs défaitistes a été vu dans la forteresse, où il serait entré à la suite de l'armée de Keshin. Des samourais ont bien tenté de courser le traitre, mais ce prétendu moine s'est révélé remarquablement bon sprinter et a disparu dans la nuit avant qu'ils ne puissent lui passer le savon qu'il méritait.
A partir de novembre, de lourds nuages neigeux en provenance de Sibérie arrivent au dessus du nord de l'archipel nippon, et le siège perd en vigueur, comme les deux armées se font face dans le froid glacial des alpes japonaises. Un grand feu brûle au sommet du tenshu de Kasugayama, visible plusieurs dizaines de li à la ronde, narguant les assiégeants dans le froid de leurs baraques et tranchées. Les greniers de la forteresse Uesugi, bien rempli préalablement au siège, sont encore à des niveaux satisfaisant, et aucun des deux côtés n'a été réduit à la famille. Seul le canon tonne encore régulièrement, mais il faudra encore un long bombardement pour mettre à bas les murs épais et les parois rocheuses entourant le bastion.
L'année se termine ainsi; on parle aussi d'un autre corps de troupes Uesugi qui garderait toujours l'intérieur de la province d'Echigo, mais ce dernier n'est jusqu'ici pas intervenu dans le siège.
Pertes:
Dés:
Sabotage: 30% de chance; 1-3: réussite. Chiffre tiré: 10.
Démoralisation: 40% de chance; 1-4: réussite. Chiffre tiré: 5
Uesugi:
200 ashigaru
100 samourais
100 teppo
0,5 batteries d'artillerie
Takeda:
30 ashigaru
25 samourais
Imagawa:
150 ashigaru
40 samourais
0,75 batteries d'artillerie
Oda :
130 ashigaru
45 samourais
50 teppo.
Alliés divers:
50 ashigaru
30 samourais
Re: Guerre de Kai et de Shinano (1572-1575)
Suite à une médiation du shogun, la guerre dans l'est est enfin achevée, après plusieurs années d'un conflit intense et destructeur comme on en avait rarement vu dans l'histoire récente du Japon. Des hérauts de Kyoto proclament ainsi les conditions de paix suivantes:
- Le titre de kanto kanrei sera retiré aux clan Uesugi ; Uesugi Kenshin est nommé Danaigon et exercera sa fonction à Kyoto, où il a déjà une résidence secondaire, ou au Mont Hiei. (i.e. perte de la caractéristique liée au personnage) ;
- Abandon de la suzeraineté Uesugi sur le clan Mogami ;
- Paiement d'indemnités de guerre, à raison de 600 koku, uniquement aux Takeda. Des accords commerciaux à taux préférentiels sont accordés aux Maeda, Asai et Kitakabe.
- 20% du revenu de l'île de Sado sera versé, pour vingt ans, au shogun, partie neutre, qui divisera la somme entre les alliés, et en retirera le bénéfice à ceux qui ne respecteront pas les termes de la paix ;
- Opérations de surveillance des frontières d’Echigo et de Shinano par une mission shogunale aux frais du clan Uesugi (25 koku/tour) ;
- Cession de la province de Kozuke au clan Takeda ;
- Les défenses supplémentaires de Kasugayama seront démontées et ramenées au niveau d'un château ordinaire.
En contrepartie, le shogun fera respecter un pacte de non-agression de quinze ans, et garantira la propriété du clan Uesugi sur toutes ses terres actuelles, par la délivrance de titres de shugo officiels pour les provinces de Mutsu, Sado et la terre d’Ezo.
Re: Guerre de Kai et de Shinano (1572-1575)
Nous nous réjouissons de la fin de la Guerre et félicitons le Shogun pour avoir réussit à mettre fin au bain de sang.
Royaume des Ligures- Messages : 583
Date d'inscription : 08/12/2012
Age : 32
Re: Guerre de Kai et de Shinano (1572-1575)
Nous félicitons le Shogun pour sa médiation auprès des clans de l'est et sommes heureux que la paix soit enfin revenu dans cette région du Japon.
Cité de Rome- Messages : 896
Date d'inscription : 21/11/2012
Age : 25
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