Le traité des Petits

Le traité des Petits

Chapitre I : Injustice, inégalité et liberté

Dans l'Empire du Japon que nous connaissons, l'injustice règne partout. Les Daymios et les grands Samouraïs dominent tout le monde, les paysans comme les Ji-Samouraïs ; ils se prennent pour des êtres supérieurs, ils se croient choisis par les Dieux, mais cette croyance est faussée. Les Dieux n'ont choisis personne, ou plutôt ils ont choisis tout le monde. Bouddha a décidé de TOUS nous sauver, et non pas seulement une minorité exploiteuse de notre peuple. Les Ikko, moines Bouddhistes rejetés par les Daymios exploiteurs l'ont compris, et prêchent la véritable parole de Bouddha.
Quel est l'objectif de cette injustice ? La domination, bien entendu. Les Grands se croient capables de nous maîtrisés, de nous contrôlés. Nous, rédacteurs de cet ouvrage par nos pensées, nous les Petits, n'avons pas notre mot à dire dans le processus. Dans le cas d'un problème entre un Grand et un Petit, qui aura un avantage certain sur son adversaire ? Sûrement pas le Petit. Le Shogun se rend-il même compte de notre existence ? Je ne crois pas, pourtant il connaît les noms de tous les Daymios du Japon, il connaît leurs exploits, leur gloire, autant de choses inutiles, alors que notre travail est le plus utile. L'injustice est partout dans la société Japonaise d'aujourd'hui, mais il ne tient qu'aux Petits, il ne tient qu'à nous tous de changer cet état de fait.

Aujourd'hui, les ligues Ikki existent partout au Japon. Tantôt elles sont puissantes, tantôt elles sont presque inexistantes ; mais partout elles existent, et c'est grâce à cette omniprésence que nous serons amenés à fonder un régime Impérial JUSTE. Un régime où l'Empereur se soucierait des Petits, un régime où la justice serait rendu équitablement, un régime où il n'y aurait nul Daymio et nul grand Samouraï qui contrôlerait nos terres et nous exploiterait. Un régime où l'injustice aurait disparue, définitivement.

Autant dire les choses telles qu'elles le sont réellement : dans l'Empire du Japon, les gens sont inégaux. Un Daymio est largement supérieur à un simple Ji-Samouraïs ou à l'un des pauvres paysans qui exploitent ses terres. Le Daymio commande, il dirige les armées, il regarde ses paysans mourir au travail ou au combat. Il y a également les grands Samouraïs qui, eux, se partagent des terres données par le Daymio. Une autre classe avantagée par la hiérarchie mise en place par l'Empire. Ils commandent à des armées, bien que plus réduites, et exploitent un nombre plus réduit de paysans. Mais les paysans et les Ji-Samouraïs, que deviennent-ils ?
Hé bien les Ji-Samouraïs deviennent des sous-fifres, possédants quelques terres qui ne valent finalement pas grand chose et qui doivent donner leur katana à leur seigneur. Les Ji-Samouraïs sont méprisés par les Samouraïs et sont considérés comme des pauvres. Ils sont des Samouraïs et, pourtant, leurs propres frères se considèrent supérieurs à eux.
Les paysans, de leur côté, n'ont pas de droits. Ils sont exploités, ils doivent travailler pour leur Daymio ou leur Samouraï pour avoir le droit de vivre. Le paysan doit porter les armes pour son seigneur, pour une récompense somme toute assez maigre, et il doit retourner aux champs une fois la guerre finie, immédiatement. Le paysan est inférieur à tout, il est en bas de toute échelle. Bien que Bouddha sauve tout le monde de façon égale et sans partialité, sur Terre, les Grands ont établis un système qui empêche la masse de vivre de façon égale et sans partialité. Au contraire, l'inégalité et l'impartialité sont le mode de vie de tous les jours, le mode de vie auquel on ne peut se soustraire, à cause des Grands.

Là encore, ce n'est pas une fatalité. Les masses paysannes et Ji-Samouraïs, considérées comme inférieures aux minorités Samouraïs et Daymios, peuvent se soulevées, et devenir leurs égaux. L'inégalité peut disparaître, au profit de plus d'égalité, et pour cela il y a un seul mot clé : Résistance. La résistance à l'oppression des Grands la résistance à leurs assauts perpétuels, la résistance à leurs pratiques ignobles. Un jour, les Petits se soulèveront, un jour, les masses du peuple, solidaires les unes des autres, se soulèveront, et feront trembler de peur les Grands. Tous les Petits du Japon, tous ceux qui ne sont pas nés dans l'aisance et le luxe, doivent se tenir prêts à la lutte. Ils doivent savoir que chaque jour qui nous sépare de la fin de notre lutte, ils devront résister à une oppression toujours plus atroce ; qu'ils ne prennent surtout pas peur de cet état de fait, car plus l'oppression s'accentuera, plus les Grands avoueront qu'ils ont peur. Et un jour, les Petits n'en pouvant plus, ils se soulèveront.
Alors, nous renverserons l'Empire, nous forcerons les Grands à nous respectés. Le Gekokujo aura lieu, le bas surmontera le haut, les Petits renverseront les Grands, et notre lutte sera achevée. La résistance prendra fin dans la joie, et à jamais l'égalité régnera. Nos enfants et leurs enfants pourront chanter les louanges de ceux qui se sont battus pour leur égalité.

Mais il manque quelque chose à tout cela. Nous voulons la justice et l'égalité pour les Petits du Japon, nous voulons faire tomber les Grands pour cela ; mais à quoi servirait la justice et l'égalité au peuple Japonais s'il n'est pas libre ? La liberté doit devenir l'un des trois principes fondamentaux de nos mouvements. Notre slogan, unique, présent dans toutes les ligues Ikki de tout le Japon, doit devenir celui-ci : Pour la Liberté, pour l'Egalité et pour la Justice. La liberté doit être le pouvoir de tout un chacun de décider de ce qu'il doit faire ou non. La liberté doit être la liberté des Petits de parler des Grands, et des Grands de parler des Petits. Ce traité que nous rédigeons, en tant que Petits, pour critiquer les Grands et pour parler des intérêts des Petits est l'exemple type de la liberté ; sauf que notre liberté n'est pas assurée par l'Empire, comme ce devrait être le cas. L'Empire doit changer, et il doit accepter la liberté, il doit accepter que chacun décide pour lui-même. Il ne peut s'y soustraire, car c'est son devoir, et l'Empereur ne peut qu'approuver ce choix. L'Empereur est grand, l'Empereur est puissant, mais l'Empereur seul ne peut résister à la puissance des masses.

Chapitre II : Le Kokutai

Le Kokutai est un principe nouveau, qui se créer avec ce traité ; prenons alors soin de bien le définir, pour que des tyrans futurs ne puissent pas l'utiliser à leur avantage.
Le Kokutai, c'est le principe du peuple Souverain. Et par Souverain, il est entendu dirigeant, comme le Shogun pour le Japon actuel. C'est un principe définissant un pouvoir occupé par tous les habitants d'un pays, un principe selon lequel tous les habitants du Japon peuvent décider de comment se dérouleront les affaires du pays, et pas seulement un seul homme, ou un groupe d'homme réduit, qui ne s'est donné aucune autre peine que celle de naître.
Ainsi, cette notion permet d'abolir l'inégalité, l'injustice et d'accorder la liberté, le tout à la fois : si les Petits gouvernent, sur un pied d'égalité avec les Grands, mais avec leur nombre énormément plus élevé comme avantage, toutes les inégalités et l'injustice disparaîtront, et la liberté ne pourra qu'être accordée au peuple. Les Ji-Samouraïs et les paysans ne seront plus des êtres inférieurs aux Daymios et au Shogun (qui devraient être abolis par une mise en place concrète du Kokutai).

Imaginons la mise en place du Kokutai en tant que régime. Appelons cela l'Empire Kokutai du Japon. Ses institutions seraient, par exemple, un groupe de paysans, de Ji-Samouraïs et de Samouraïs, désignés par tous les Japonais, pour diriger le pays pendant un an. Au début de cette année, ils se répartiraient les tâches et se fixeraient des objectifs. On empêchera bien entendu aux même personnes d'êtres désignées trop d'années consécutives, pour éviter l'instauration d'un Shogunat partagé entre quelques personnes qui reviennent constamment au pouvoir. La Souveraineté du peuple serait établie, car c'est lui qui choisirait ceux qui dirigent, et ceux-là ne dirigerait que sur un court laps de temps.
Ensuite, le Kokutai abolirait la possession de toutes les terres par les Samouraïs et les Daymios : d'abord, pourquoi les terres leur appartiennent ? Chaque paysan aura ses propres terres, chaque Ji-Samouraïs aura également un lopin de terre, et les Grands auront un lopin de terre également, pour survivre, mais ils n'auraient plus les immenses terres qu'ils ont actuellement, car cela va contre la volonté de Bouddha. Nous pouvons renverser l'ordre établit, il suffit d'être solidaires entre nous, et d'avoir la volonté de le faire.

Chapitre III : L'union des Ikki

Sans aucun doute le point le plus important de ce traité à l'heure à laquelle nous vivons, car les ligues et coalitions Ikki sont désunies, elles n'ont parfois rien à voir entre elles, et ne communiquent que peu, là où nous pourrions être une puissance qui ferait trembler le Shogun. Les Ikki doivent s'unir sous une même bannière, celle de la révolte sociale ; les Ikki doivent se soutenir les uns, les autres, ils doivent s'entraider, se rappelés qu'ils viennent tous du peuple Japonais, et qu'ils veulent tous la même chose. L'adoption d'un slogan commun, comme proposé plus haut, serait une bonne avancée, mais il nous faut bien plus : une organisation commune. Située dans les terres sous contrôle Ikki, cette organisation compterait des représentants de toutes les ligues, de toutes les coalitions de tout le pays, et organiserait la résistance et la lutte dans tout le Japon. Cette organisation servirait à unir les partisans de tout le pays, cette organisation nous permettrait de nous battre ensemble, tous unis contre la tyrannie des Grands.
Mais cette organisation n'est malheureusement qu'une utopie, car il sera dur de convaincre tous les Ikki... a moins que... toi, qui lis ce traité, tu ne convainc tes alliés, tu ne convainc les autres Ikki de suivre cette exemple et de monter, avec tous les autres révolutionnaires du pays, cette organisation centrale, qui nous permettrait de renverser le Shogun et de promouvoir la Justice, l'Egalité et la Liberté !