Diplomatie clandestine du Daimyo

Le Daimyo réunit rapidement son conseil diplomatique. Le décret impérial venait d'arriver. Il proclamait une hausse de l'impôt féodal à huit pour cents des revenus du clan. Ce qui était tout bonnement inacceptable. On ne venait pas de renverser l'Empereur pour des choux tout de même ! Afin de savoir ce qu'il en était de la situation diplomatique du Japon, et avant de poser un recours devant l'Empereur pour demander l'annulation du décret, le Shogun demanda donc l'avis des différents clans du Japon sur la question. Il ne fallait cependant pas demander l'approbation de partenaires qui ne seraient pas certains, aussi, le Daimyo, fin et subtil, appela d'abord son conseil diplomatique et demanda à ces derniers un rapport sur le degré d'approbation des différents clans. Il ne pouvait attendre le retour des Agents Imagawa. Il lui fallait donc agir rapidement.

Afin de prévoir le futur de son plan, il fit également mandaté l'une de ses meilleures et plus intelligente courtisane, Kaede Mononoke, afin qu'elle entende le conseil, en vue de sa prochaine mission (qui serra transmise après réception des rapports diplomatiques en partie espionnage). Il fallait agir vite. Vite et bien. Il ne s'agissait pas de déclencher une rébellion, mais d'établir un rapport de force qui fasse comprendre aux Fujiwara qu'ils ne pouvaient gouverner le Japon seuls ...

Le Daimyo Minamoto constate donc effectivement que le Régent Fujiwara s'avère encore plus incompétent que son prédécesseur. Un jour, il faudra qu'il se note de prendre des initiatives personnelles au lieu de laisser les autres faire à sa place, puis s'émanciper.

Pour l'heure, le Daimyo voit les choses du même oeil que les autres clans. Il convient certainement d'effrayer un coup la cour du Régent en cherchant l'appui du jeune prince impérial, ou du moins des conseillés (je suppose qu'il n'y a pas QUE des Fujiwara à la cour). Quoiqu'il en soit, il est indispensable d'y siéger et de faire, subtilement, entendre notre voix, afin que les Daimyo se rallient d'eux mêmes à notre cause. Inutile d'aller les débaucher, ce n'est pas la meilleure solution. Nous devons donc faire en sorte que les clans se joignent à nous d'eux mêmes.

Pour cette décennie, nous paierons donc l'impôt des Fujiwara. Mais seulement pour cette décennie.

En attendant, nous devons préparer le terrain. Envoyez une lettre anodine d'amitié et de sympathie aux clans de l'Empire (sauf Taira et Fujiwara, qui constitueront certainement déjà des factions rivales de part leur puissance). Se faire bien voir est un bon début. Offrez leur d'ouvrir des comptoirs maritimes de la plaine de Kanto dans leur province : Kanto est plat, et Kanto est riche. Et une région plate et riche est une région ou l'agriculture est prospère. A eux le blé, à nous les débouchés, ils pourront ainsi se consacrer à d'autres éléments de leur économie, et Kanto deviendra le grenier du Japon.

Voire en partie espionnage pour la suite.

Ainsi soit-il. Nous dépenseront donc 20 Deniers afin de développer des installations Marchandes chez ces deux clans. Que des expéditions soient d'hors et déjà envoyées avec des présents de riz et de blé pour les Daimyo, et que nos moines du Monastère de Suruga partent également distribuer un cinquième des excédents de la production de Kanto aux provinces gérées par ces deux clans.

Ainsi, tout les clans du Japon connaîtront la générosité et la bonté des Minamoto.

Total : 40 Deniers

Humhumhum ... Je vois.

Bien, nous devrons donc attendre le retour de nos agents Imagawa. Ils rapporteront les informations manquantes qui nous permettront d'y voir plus clair au Japon (demain normalement c'est ça ?). En attendant, le Daimyo rendra personnellement visite à chacun des représentants des clans considérés dans leurs quartiers de Kyoto. Il aimerait également que soit prit un accord pour qu'il puisse rencontrer le Seigneur des Tairas dans les plus brefs délais, dans un espace neutre et abrité (un monastère bouddhiste reculé, propriété d'un troisième clan complice par exemple), afin de partager un échange de vue sur la situation et les projets des deux clans.

Ce serra également l'occasion de faire le point sur les alliances mises en oeuvre pour faire passer cette loi, la manière dont les choses devront se dérouler à Kyoto, et la logique à développer pour accroître encore l'ampleur du parti favorable à la réduction des pouvoirs du régent.

Excellent.

Le Daimyo s'y rendra donc.

Comme les Tairas l'ont sans doute compris, pour les Minamoto, les actes du Régent deviennent inacceptables, et le sont de plus en plus à mesure que le temps passe. Après avoir vaincu l'Empereur fou, chose en quoi ils furent utiles, ils ont successivement fait usage d'espions appartenant aux clans du japon, comme si ces derniers étaient les leurs, et par la même appliquer la négation la plus totale du lien sacré qui unit l'Homme à sa terre et à son clan. Cela eut été suffisant si, pour des motifs de guerres personnels, les Fujiwara n'avaient pas envoyé les armées des Daimyo du Japon en Corée, en mobilisant, vous l'aurez remarqué, des forces disproportionnés par rapport aux décideurs, et aux acteurs de l'opération. Ceux qui n'avaient rien à y gagner furent les plus lourdement mobilisés. Enfin, aujourd'hui, les Fujiwara se montrent responsables du déficit de l'Empire, d'une dette extravagante, et versent aussitôt leur propre argent, pour recevoir une province en compensation de LEURS erreurs ? Cela ne saurait être accepté. La compensation accordée aux Tairas est, elle, juste et légitime, car ils ne sont pour rien dans cette histoire de déficit. Mais les Fujiwara s'arrogent des droits et des pouvoirs qui passent outre les lois. On ne peut pas l'accepter.

C'est pourquoi nous estimons qu'il faut impérativement, et de manière urgente, limiter les pouvoirs du régent, par un conseil de Nobles. Soyons Francs, tant que les Fujiwara pourront jouir d'une Noblesse éparse et divisée contre eux, ils ont la puissance politique et militaire nécessaire pour tenir tout les autres clans en respect. Mais si tout ces clans s'allient contre eux, alors il ne serra même pas nécessaire de sortir le Katana du fourreau pour mettre un terme à ce régime.

Tsunemoto Minamoto, pour être franc, craint en effet que ces exactions, déjà nombreuses, commises en à peine sept ans, ne soit le prélude à des scandales plus graves encore. Il nous faut arrêter les Fujiwara tant qu'il en est encore temps. Sinon, c'est à l'épée que nous risquons de devoir le faire.